Flagrants délits Dakar: la dame qui a fracturé les deux bras du bébé de 3 ans s’en tire avec 6 mois assortis de sursis

En détention depuis le 25 décembre dernier, pour maltraitance sur un bébé de 3 ans, coups et blessures volontaires corsés de 60 jours d’Itt, Mariama Diallo a été jugée, mercredi, au tribunal des Flagrants délits de Dakar. Elle s’en est «miraculeusement» tirée avec une peine de 6 mois avec sursis, informe L’Observateur.

Innocente dans sa robe en basin jaune, l’enfant se laisse aller dans les bras de son oncle paternel qui l’a portée jusqu’à la barre. Ce dernier sera présenté comme étant son civilement responsable dans le procès portant maltraitance d’enfant et coups et blessures volontaires, l’opposant à sa tutrice et cousine, Mariama Diallo. Sourire aux lèvres, elle ne manque pas de jeter des regards furtifs envers l’assistance.

Insouciante, elle fait mine d’identifier certains et l’instant d’après, elle rit et revient à son oncle comme pour lui raconter ce qu’elle venait de voir. La présence des robes noires ne semble point la désarçonner. Entre les bras de son oncle, elle trouve réconfort et sécurité. Mais dès que la voix de sa tutrice résonne dans la salle, elle reçoit comme une douche froide et semble perdre toute quiétude. Elle s’accroche vigoureusement au cou de son oncle et fuit du regard sa cousine, M. Diallo attraite à la barre pour lui avoir fait subir moult supplices et sévices dont des bras fracturés. La prévenue qui venait de passer 24 jours de détention, affiche une mine négligée.

Au cours des débats contradictoires, ajoute le journal, Mariama Diallo va adopter une ligne de défense basée sur la dénégation quasi systématique. Dès que le juge lui a notifié les charges retenues contre elle, la prévenue a de suite clamé son innocence dans un wolof chaotique. «Je ne l’ai jamais frappée. Ce jour-là, elle a fait ses besoins naturels au lit. Je l’ai nettoyée. A peine sortie des toilettes, elle a encore pissé. Je lui ai tiré la main pour la conduire de nouveau sous la douche. J’ai trébuché et nous sommes lourdement tombées toutes les deux. Elle s’est relevée avec un bras fracturé», a-t-elle craché d’un trait.

Une ligne de défense qualifiée de légère par le juge qui donne la parole à la représentante de la structure Action éducative en milieu ouvert (Aemo), qui va enfoncer le clou. A en croire la dame, les résultats d’analyse révèlent que la première fracture au bras de la gamine remonte à plus d’un mois. La petite de 3 ans a traîné les blessures pendant des semaines sans soins. Son bras était en état d’infection avancée. L’autre bras, dira ce témoin, «a été fracturé le 24 décembre 2023. Sous la douche, elle l’a rouée de coups avec un câble».

Dépassé par cette attitude violente de la prévenue, le juge va interpeller Oumar Diallo, oncle paternel de la gamine, pour comprendre les circonstances dans lesquelles la petite K.D. a été confiée à la prévenue. En réponse, l’oncle explique que « Mariama a eu de son précédent mariage deux enfants. Après son divorce, les petits ont été récupérés par leur père. Après son remariage, alors qu’elle rentrait au Sénégal elle a demandé à la petite-sœur de sa mère de lui confier, K.D. afin qu’elle lui tienne compagnie à Dakar ».

Le juge qui tenait à être fixé sur l’état psychologique de la prévenue requiert la présence de son mari. A la barre il lui demande si mentalement son épouse est normale. La réponse du mari va surprendre l’assistance. «Non, elle est sujette à des troubles psychologiques intermittents. Et en période de crise, elle se montre violente», plaide le mari. Une allégation confortée par leur voisine, Fatou Sène. «Parfois, elle a des sautes d’humeur. Elle dépasse les gens sans les saluer. Il lui arrive aussi de s’asseoir devant sa chambre pour pleurer sans raison…», relève la voisine.

Pour le ministère public, de telles excuses ne sauraient prospérer. «Pendant 3 ans, elle a géré son ménage sans embrouille majeure. Elle ne s’en est jamais prise à son mari ni aux autres adultes dans la rue. D’où la question de savoir pourquoi elle a choisi de jeter son dévolu sur une frêle innocente gamine à peine âgée de 3 ans. Aujourd’hui, nous voilà en état de grossesse. Allez-vous réserver le même traitement cruel à votre futur bébé ?», a questionné le procureur qui a sollicité l’application de la loi. Me Iba Mar Diop de la défense a, pour sa part, sollicité clémence du tribunal, en mettant en cause la grossesse de 3 mois de sa cliente qui s’en est tirée avec une peine assortie du sursis de 6 mois.

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