Contribution Pédagogique : Philosophie au BAC : conseils pratiques
Aly Khoudia Diaw, Sociologue formateur
L’examen du baccalauréat approche et dans la vie d’un élève, c’est un moment important qui mêle angoisse, peur et stress. C’est aussi un moment crucial pour les parents qui voient la fin d’une boucle scolaire de presque 18 années de sacrifice et d’investissement pour l’avenir de son enfants. Une étape se ferme, une autre s’ouvre avec la réussite au bac qui consacre l’entrée à l’université. Les élèves deviennent des étudiants, ils sont devenus aussi majeurs. C’est pour vous accompagner justement dans l’épreuve anticipée de philosophie que je mets à votre disposition, vous mes enfants, quelques conseils pratiques qui j’espère, vous aideront à franchir cette première étape.
L’environnement psychosocial
Votre mental dépend de l’environnement familial. Les parents doivent veiller à ce le candidat ne soit pas vexer, violenter, traumatiser et même angoisser par le quotidien de la vie. Si votre enfant prépare le bac, faites en sorte qu’il se concentre uniquement sur le travail. Pour ce faire il faut lui faire comprendre que la priorité dans ses actions quotidiennes c’est la concentration sur ses leçons, la révision, la discussion enrichissante sur les sujets. Il faut le mettre en confiance, faire en sorte qu’il ne soit carrent en rien, qu’il puisse disposer d’un petit pécule qui lui permet de prendre en charges ses petits besoins. S’il veut manger à l’école par exemple pour ne pas être obligé de faire des aller – retour à la maison sur de longues distances juste pour manger, cela peut le déconcentrer. Par contre s’il n’habite pas loin, faite en sorte qu’il mange tôt et puisse donner un dernier coup d’œil sur la discipline qui va suivre pour en avoir une imprégnation. Il est recommandé d’avoir toujours la dernière vision, la dernière lecture sur la matière qui suit. Il faut se réveiller vers 6h du matin, prendre 30 minutes pour se laver et prendre tranquillement le petit –déjeuner et juste après commencer à lire la leçon sur la première épreuve de la journée. Le matin, le cerveau s’est bien reposé et en général ce qu’il retient le matin reste gravé dans la mémoire toute la journée. Il faut un environnement calme et serein et le soutien et l’encouragement des parents.
La philosophie elle-même :
La philosophie n’est pas de la littérature au sens « philosophique » du terme. On dit souvent que c’est le savoir des savoir car c’est un savoir du second degré. Toutes les autres formes de savoir et même toutes les sciences sont nées de la philosophie. Descartes disait lui-même que « toute la philosophie est comme un grand arbre dont les racines sont la métaphysique, le tronc la physique et les trois maitresses branches sont la mécanique, la médecine et la morale.. ». C’est avec les mouvements généraux et l’évolution de l’humanité que la décomposition ou si vous voulez la fragmentation, ou encore (n’oubliez pas on parle philosophie) la rébellion et la sédition des autres sciences s’est opérée. Les mathématiques prirent leur indépendance avec la géométrie Euclidienne et la mécanique d’Archimède, la physique se sépare de sa mère la philosophie avec les savants comme Galilée et Newton, la chimie cherche une autre mère et trouve Lavoisier tandis que Claude Bernard s’empare de la biologie. A la suite de cette scission, il était normal alors de se demander quel serait l’avenir de la philosophie ?
La question est : « que deviendra la philosophie après l’émancipation des autres sciences ?
Doit-elle succomber sous le coup du scientisme (connaissance absolue aux vérités de la science tout court), ou est-ce simplement le chemin des chemins qui ne mènent nulle part ?
Conclusion : Ces principales interrogations vous permettront de situer la discipline par rapport aux autres sciences et à la positionner suivant son champ d’action, mais aussi par rapport à son objet (l’individu) et par rapport à son champ d’investigation (la société).
Le philosophe lui-même et la réflexion philosophique
On vous apprend dans vos premiers cours de philosophie que la philosophie est définie elle-même comme « amour de la sagesse » et que par conséquent le philosophe est un « ami de la sagesse ». Oui mais quel doit être l’attitude du philosophe ? Un homme humble, capable de s’étonner, qui ne confond pas vérité et évidence. Le philosophe est celui qui se pose les questions autrement, qui observe le monde d’une autre manière, c’est celui qui a la capacité d’avoir un détachement de ce monde pour en avoir un regard critique, un regard détaché. Cette attitude traduit l’humilité du philosophe qui consiste à dire que la vérité n’est pas plus à toi qu’à moi, mais qu’elle est devant nous. Alors quand on affirme que la philosophie est l’amour de la sagesse et que le philosophe est ami de la sagesse, il faut simplement lever une ambiguïté (qui signifie ici amalgame, confusion, incompréhension) : que veut dire amour de la sagesse ? Amour de la sagesse au sens philosophique du terme signifie que l’essence (ce qui est interne ou intrinsèque à une chose ou à un être) est plus une recherche de savoir qu’une possession du savoir, premier enseignement Socratique qui dit ceci : « tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien ». A partir de ce moment le philosophe devient un chercheur, un homme capable de s’étonner et qui n’hésite pas à remettre en cause les certitudes conquises et les idées auxquelles nous tenons le plus, qui sait que la vérité ne s’apprend pas, mais qu’elle se dévoile peu à peu face à son incessante (le philosophe) interrogation. Quelles sont les références pour une telle attitude ? Nous avons le dialogue de Platon intitulé « Menon » (ou de la vertu) ou Socrate interroge menon en lui demandant simplement : Qu’est-ce que la vertu ? Vous pouvez aussi convoquer Descartes avec le doute méthodique qui consiste à tout remettre en cause et de mener une introspection (euh… intrinsèque) au plus profond de nous-même. Il y’au aussi le mythe de la caverne avec la « république de Platon qui se faisait un devoir de confier le destin de la cité aux philosophes. Le mythe de la caverne induit du coup l’ignorance qui peut habiter un individu face à des évidences, avec l’existence de deux mondes : le monde sensible et le monde intelligibles.
Ainsi le dialogue de Socrate avec menon, le doute méthodique de Descartes (qu’il faut distinguer du dualisme cartésien) ainsi que le mythe de la caverne de Platon vous permettront de mieux comprendre :
Qu’est-ce que c’est la philosophie ?
Qu’est un philosophe ?
Quels sont les principes de base de la réflexion philosophiques dans le processus d’acquisition primaires d’habiletés en matière de connaissances ?
Ainsi en vous appuyant sur vos cours et sur d’autres supports qui vous paraitront intéressant, vous serez en mesure de traiter n’importe quel sujet qui vous sera donné au Bac et relatif au domaine 1 intitulé « la réflexion philosophique ». Ce domaine 1 comprend les thèmes suivants :
1 : Introduction générale à la philosophie
- Qu’est-ce que la philosophique ?
- La réflexion philosophique
- Philosophie et sciences
- Le statut actuel de la philosophie
2 : La Métaphysique
3 : La pensée africaine traditionnelle
4 : La problématique de la philosophie africaine
Voici les précautions à prendre :
Etre prêt mentalement et avoir confiance en soi
Arriver à l’heure sur le lieu d’examen (30 mn avant)
Bien lire les sujets proposés
Lire au moins 3 fois le sujet choisi
Souligner les mots clefs
Souligner la question posée : qu’est-ce qu’on me demande ?
Coucher sur un brouillon les premières informations qui vous viennent à l’esprit
Etablir un plan pour votre argumentaire
Commencer votre introduction en posant le sujet et en donnant les différents contours et en énonçant le plan en fin d’introduction
Développer en argumentant et en donnant des exemples et des références d’auteurs
Répondez à la question en donnant un large éventail de réponse si le sujet inclue une thèse, une anti thèse et une synthèse
Donner votre conclusion en ramassant toutes vos idées et en énonçant votre point de vue final
Relisez votre copie au moins trois fois pour corriger toutes les fautes.
Remettre votre copie, sortir et aller attaquer en révision la seconde épreuve si le temps et la distance vous le permettent.
Bon courage et bonne chance mes enfants candidats
Que la grâce de dieu soit avec vous
Aly Khoudia Diaw Sociologue