Après la saisie du Conseil constitutionnel par le Premier ministre Amadou Ba, pour procéder à la baisse du loyer par voie réglementaire, c’est-à-dire un décret en lieu et place d’une loi, l’Association de défense des locataires dénonce et parle de dilatoire du gouvernement.
Selon le président Elimane Sall, certains bailleurs ont même procédé à la hausse du loyer. Il demande alors la mise en place rapide d’une autorité de régulation du loyer.
«Il faut que l’État nous édifie par rapport à cette question du loyer. Tantôt décret, tantôt loi, tantôt décret ; je pense que les locataires n’en peuvent plus d’attendre qu’on remette de mois en mois ou du jour au lendemain. On est déjà très fatigué, on n’a pas encore mis en place l’autorité de régulation dont on a parlé pour pouvoir surveiller cette baisse éventuelle et aujourd’hui, on nous parle de Conseil constitutionnel ou bien d’un décret qu’on prendrait. Quoi qu’il en soit, nous, ce qui nous intéresse le plus, c’est qu’on prenne une décision, parce que trop, c’est trop. Depuis que l’État a annoncé la baisse, tous les bailleurs ont réajusté leurs prix. Ils ont augmenté en attendant que la baisse soit appliquée pour qu’il reste dans les anciens prix», a-t-il indiqué au micro de la Rfm.
«Beaucoup de bailleurs ont mis les 20 % sur les nouveaux prix, en attendant que la baisse intervienne pour qu’il reste aux prix précédents qu’il appliquait avant la baisse. Là, c’est des dégâts collatéraux dus simplement à l’annonce de la baisse faite par le gouvernement. Maintenant, nous vivons des problèmes, alors que la baisse n’est même pas encore intervenue. Donc, il faut qu’une solution soit prise le plus rapidement possible, pour abréger la souffrance des locataires qui n’en peuvent plus. Mais, auparavant, il faut qu’on mette une autorité de régulation, parce que si on annonce la baisse, on prend un décret, il y a combien de décrets qui ont été pris depuis 1966 ? Jusqu’à présent, rien n’a été respecté», peste-t-il.