Bataille rangée à l’Université Cheikh Anta Diop : Daouda Dème assène 3 coups de machette à Ibrahima Ngom et encourt 5 ans de réclusion criminelle

Ecroué depuis 2018, l’étudiant en Master 2 à la faculté de sciences et techniques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Daouda Dème, a été finalement jugé, hier, pour le crime de tentative d’assassinat. Les faits pour lesquels il comparaissait se sont déroulés dans l’après-midi du 17 septembre 2018. Ce jour-là, l’accusé avait porté des coups de machette sur la personne d’Ibrahima Ngom dit Général. Le délégué du procureur a requis une peine de 5 ans de réclusion criminelle. Il sera édifié sur son sort le 07 septembre prochain.

L’Université Cheikh Anta Diop de Dakar censée être un Temple du savoir pour les étudiants s’est malheureusement transformée en véritable champ de bataille. Après les sanctions  infligées aux 47 étudiants pour des violences dans le campus, Daouda Dème et Ibrahima Ngom se sont présentés, hier, à la barre de la Chambre criminelle de Dakar pour vider leur différend qui est à l’origine des mêmes faits. Si en quittant leur village d’origine pour rejoindre l’université leur intention était de se préparer un avenir qui se révélait prometteur, ces étudiants ont vu leur vie s’écrouler comme un château de cartes. Car, pour une banale histoire de lits pour les codifications, les deux parties  appartenant à deux  amicales estudiantines, se sont lancées dans une vive altercation. C’est sur ces entrefaites que Daouda Dème a administré des coups de machette à Ibrahima Ngom dit Général. Même si ce dernier a échappé belle à une mort, il est resté cloué au lit pendant un bon bout de temps. Dans le coma pendant 22 jours, Ibrahima Ngom qui avait une fracture crânienne et une hémorragie intra cérébrale a été évacué d’urgence au Maroc pour des soins médicaux. Conscient du crime qu’il venait de commettre, Daouda Dème s’est évaporé dans la nature. C’est à Pire qu’il est allé se réfugier chez sa tante. Ce n’est que quelques jours plus tard qu’il a été alpagué à l’aéroport Blaise Diagne de DIass alors qu’il tentait de quitter le pays pour rallier le Maroc.

Bien qu’il regrette son acte, l’accusé soutient la thèse de légitime défense

Ainsi pour des faits de tentative de meurtre, Daouda Dème faisait face au juge de la chambre criminelle d’instance de Dakar. Étudiant en Master 2 à la faculté de sciences et techniques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar au moment des faits, l’accusé a tenté de se justifier en alléguant n’avoir jamais eu l’intention d’écourter la vie de son camarade. Toutefois, il avoue lui avoir porté un coup de machette pour se défendre parce que Général était armé et accompagné de plus d’une dizaine de personnes. « Je lui ai juste administré un coup de machette sur le flanc gauche mais, pas sur la tête comme, il est inscrit sur le certificat médical. J’ai repris cette arme des mains d’Alioune Thior lors de la première bagarre du matin. Et c’est vers 15h lorsqu’ils sont venus m’attaquer  que je lui ai asséné le coup de machette. Par ailleurs, comme j’avais porté des gris-gris, j’étais insensible à l’arme blanche c’est pour cela que quand ils m’ont administré des coups, ils ne m’ont pas entaillé le corps », a-t-il indiqué. Poursuivant, il ajoute : « Ibrahima Ngom est un frère et il restera toujours un frère. Et depuis la prison, on s’entendait et je lui ai demandé pardon parce que je ne pouvais pas avoir la conscience tranquille sans pour autant qu’il ne me pardonne. Et il m’a fait savoir qu’il ne souhaitait pas que je reste en prison. Mais c’est son père qui n’a pas voulu lâcher l’affaire ».

Le témoin Mouhamadou Moustapha Ndiaye enfonce l’accusé en déclarant avoir écouté un message vocal où celui-ci incitait ses camarades à se battre jusqu’au bout pour obtenir gain de cause

Entendu à titre de simple renseignement, Mouhamadou Moustapha Ndiaye a enfoncé l’accusé en déclarant avoir écouté un message vocal où celui-ci incitait ses camarades à se battre jusqu’au bout pour obtenir gain de cause. Ce, même si cela  demande de faire couler du sang. « Le matin du 17 septembre, il y a eu une altercation verbale entre les deux camps. Mais quelques temps après, Daouda et Ibrahima se sont croisés dans le campus social. Daouda qui voulait en découdre avec Ibrahima a extirpé sa machette et lui a d’abord porté un coup au flanc, ensuite à la bouche. Malgré les coups qu’il recevait, Ibrahima tentait de se défendre. Mais, il a reçu un troisième coup à la tête et il s’est affalé sur le sol », témoigne-t-il.

À la suite du conseil de la partie civile qui a réclamé la rondelette somme de 100.000.000 de francs en guise de réparation, le représentant du procureur, lui, a requis une peine de 5 ans de réclusion criminelle à l’encontre de l’accusé du fait de son repentir actif. Puisque selon le maître des poursuites, cela constitue une circonstance atténuante pour lui. Les avocats de la défense ont, à tour de rôle, sollicité une application bienveillante de la loi pénale au bénéfice de leur client. Les débats clos, l’affaire est mise en délibéré pour décision rendue au 07 septembre prochain.

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