Au Bénin, l’année 2019 a été très mouvementée à cause de la non-participation de l’opposition aux élections législatives. Il y a eu des violences dans le pays et de nombreux morts. L’ex-président Boni Yayi qui protestait contre ces élections « exclusives » était plusieurs fois descendu dans les rues avec Nicéphore Soglo et sa défunte femme Rosine Soglo. En mai 2019, la maison de Yayi à Cadjèhoun (quartier de Cotonou) sera encerclée par les forces de l’ordre. Un conteneur est même placé plus tard devant son portail pour l’empêcher de sortir. Après 52 jours de ce que l’intéressé lui-même a appelé « assignation à résidence surveillée », la police a finalement libéré les alentours de son domicile.
Pendant tout le temps passé dans sa maison, plusieurs chefs d’Etat ouest-africains ont plaidé pour la fin de l’état de siège. Au nombre de ceux-ci, le président nigérian Muhammadu Buhari. C’est ce que révèle l’ancien président béninois dans une publication sur sa page facebook, le 17 décembre dernier, à l’occasion des 80 ans de Buhari. « Sur une note très personnelle, en juin 2019, il a fallu l’intervention franche et paternelle du Président Buhari dans la crise politique en République du Bénin pour obtenir la levée de mon assignation injustifiée en résidence surveillée pendant 52 jours pour avoir réclamé la restauration de la démocratie de notre pays » a déclaré Boni Yayi.
« 8 mois de séjour dans les hôpitaux du Nigéria »
Il a par ailleurs remercié toute la « jeunesse africaine et la communauté internationale » pour leur « forte mobilisation » et leur indignation devant ce « traitement inhumain infligé à un ancien chef d’Etat qui a dirigé son pays pendant 10 ans sur fond d’une gouvernance électorale inclusive, transparente et équitable ». Boni Yayi assure tout de même qu’il a pardonné, au nom « puissant et précieux de Jésus-Christ ». In fine l’ex-chef d’Etat a encore remercié Muhammadu Buhari par qui Dieu l’a « délivré de cette horreur après 8 mois de séjour dans les hôpitaux du Nigéria ».