Bénin : Un journaliste en garde à vue après une enquête sur des « exécutions sommaires »

Au Bénin, le journaliste Virgile Ahouansè n’est plus libre de ses mouvements depuis le mardi 20 décembre 2022. Il a été placé en garde à vue après son audition par la brigade criminelle de Sèmè-Podji (une commune voisine de Cotonou). Selon la web-radio Crystal News dont il est le directeur de l’information, c’est le lundi 21 décembre que M. Ahouansè a reçu un appel lui demandant de se présenter dans les locaux de la brigade en question. On lui reproche d’avoir réalisé une enquête sur une situation qui s’est produite à l’Ecole primaire publique de Dowa à Porto-Novo. Il s’agit de présumées “exécutions sommaires par la police républicaine”.
 
On dit « qu’il doit répondre devant la loi »
 
 Les agents de la brigade criminelle ont estimé que ces informations étaient fausses. « Il a prouvé que ce sont des informations » vues et relayées par les « témoins qui étaient sur place ». Malgré cela on lui dit non qu’il s’agit de fausses informations et qu’il doit répondre devant la loi » a déclaré l’un de ses avocats Me Barnabé Gbago. 
 
L’homme en toge estime que le journaliste n’est pas la toute première personne à révéler ces faits. « La commission béninoise des droits de l’homme, le journal La Flamme (média du parti communiste du Bénin), l’organisation de défense des droits de l’homme, tous ces organismes ont dénoncé ce que lui-même a dénoncé. Et pourtant, tous les autres sont en liberté, mais Virgile a été mis en garde à vie » a critiqué l’avocat.
Les témoins interrogés par le journaliste lors de son enquête seraient revenus sur leurs déclarations initiales après leur interpellation. Virgile Ahouansè risque d’être déféré devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), une juridiction controversée. Le journaliste travaillait il y a quelques années pour Soleil FM, la radio de l’homme d’affaires béninois Sébastien Ajavon, actuellement en exil en France. Ce dernier, arrivé 3ème au premier tour de la présidentielle de 2016, avait soutenu l’actuel chef de l’Etat Patrice Talon au second tour de ce scrutin. En 2018, il est accusé de trafic de drogue et condamné à 20 ans de prison. L’homme d’affaires ne peut pas revenir au pays au risque d’être emprisonné.

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