La vocation de la règle de droit est de s’appliquer à tous sans aucune distinction ! Cette exclamation a bousculé l’exécutif sénégalais. Entre 9h et 15h dans la journée du vendredi, des interactions téléphoniques entre le Parquet et le ministère de la Justice ont été de mise dans le cadre de l’affaire du député Seydina Fall, alias «Boughazeli», cité dans une affaire de faux billets estimé à 50 milliards Cfa. Le député est en garde à vue et sera placé sous mandat de dépôt au plus tard le vendredi, nous remporte une source proche du Parquet.
Impliqué dans une affaire de trafic de faux billets de Banque, le député Seydina Fall est placé en garde à vue. Il avait du pain sur la planche, et comme tout autre maçon, il devait être jugé. Son placement en garde à vue n’aurait surpris personne dès lors que l’article 52 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale a déjà tranché, et sa démission confirmée par le président de l’Assemblée nationale.
Par ailleurs, ce qui est important dans cette affaire, c’est la pression subie par le ministre de la Justice. Après avoir été au front pour deux sorties avec des argumentaires qui n’ont nulle part épargné son camarade de parti, en indiquant que l’État sénégalais ne protège personne, il n’en est pas resté là : l’homme de la balance, Me Malick Sall, a mis tout son poids au niveau du Parquet pour éviter toute médiatisation du Parquet, selon une source. «le ministre n’était pas d’avis pour un point de presse du Procureur. Vous savez, il faut comprendre que Me Sall a averti le Parquet pour éviter le point de presse qu’il allait tenir ce mardi», nous dit notre source.
Le procureur de la République, Bassirou Guèye, après ses échanges avec le ministre de la Justice, avait jugé nécessaire de fendre un communiqué dès lors qu’il avait décidé de rendre claire la lanterne des Sénégalais en suspendant son voyage vers l’Europe. Une démarche refusée par l’exécutif judiciaire.
Restons toujours dans cette affaire impliquant le camarade du Président Macky concernant une affaire de faux billets qui lui a valu d’être placé en garde à vue, le Procureur de la République a saisi par correspondance communicationnelle, plusieurs fois, au commandant Mbengue de la Section de recherches de la gendarmerie concernant l’affaire des faux billets de Banque. Mieux, le Procureur Bassirou Guèye a trouvé injuste que le député ait pu rester à l’air libre au moment où ses co-accusés sont en garde à vue. Le Commandant Mbengue de la Section de recherches, après la pression mise sur ses hommes, est resté prudent. Mieux, il n’a pas voulu violer les dispositions de la Cedeao soutenant la présence de l’avocat lors de l’audition d’un accusé. Non sans le mettre sous surveillance par son équipe au domicile du député Seydina Fall. Le croyant sur parole et sa bonne foi, il a trébuché sur le député Boughazeli qui en a profité pour se rendre à Touba, où la famille de Serigne Saliou Mbacké lui a indiqué l’ordre d’aller répondre à la justice après sa tentative avortée d’obtenir un entretien avec le Khalife général des mourides. Il faut aussi noter que l’ex député Boughazeli a tenté plusieurs fois de joindre Serigne Moustapha Saliou, mais en vain. Mieux, ses émissaires dépêchés n’ont pas pu rencontrer le fils de Serigne Saliou Mbacké. Hier le député Boughazeli a été placé en position de garde à vue et sera entendu ce matin par le procureur avant d’être placé sous mandat de dépôt au plus tard le vendredi.
Affaire à suivre….