La séance de dédicace de l’ouvrage du journaliste Pape Alé Niang a eu lieu ce samedi. Intitulé ‘’Scandale au cœur de la République : le dossier du Coud’’, le lancement du brûlot a été une occasion pour l’auteur de revenir sur le niveau de corruption et de la mauvaise gouvernance constaté au Sénégal depuis l’avènement du Président Macky Sall à la magistrature suprême.
«Je ne protégerai personne. La Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) est pour les autres et l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption est pour nous». «Au pouvoir, je ne protégerai personne et je m’évertuerai à bâtir un État de droit». «Je suis un militant de la bonne gouvernance et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour doter les organes de contrôle d’outils nécessaires pour lutter contre la corruption. J’ajoute, que la Cour des comptes auditera chaque année la présidence et l’Assemblée nationale».
Des propos déjà entendus de Macky Sall à la recherche du pouvoir, mais aussi, une fois élu à la magistrature suprême. L’auteur de l’ouvrage ‘’Scandale au cœur de la République : Le dossier du Coud’’, qui n’est autre que le journaliste Pape Alé Niang, a tenu à faire ces quelques rappels en rapport avec la situation qui prévaut au Sénégal depuis 2012.
Insistant sur le fait que le Président Macky Sall a bénéficié de la confiance des Sénégalais de par ses discours sur la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption et la préservation des deniers publics qu’il tenait, pour M. Niang, le contenu des rapports de plusieurs corps de contrôle prouve exactement le contraire surtout qu’aucun responsable de son camp n’a jamais fait l’objet de poursuites. En clair, aucun d’entre eux n’a jamais été inquiété. Signalant que le cas du Centre des œuvres universitaires (Ucad) est un cas d’école parmi tant d’autres relativement à la gestion des ressources financières du pays, Pape Alé Niang de dire : «Un petit exemple dans l’ouvrage. Un montant de 15 millions francs CFA a été dégagé pour organiser un ndogou (rupture du jeûne) en faveur des étudiantes de la Cité Claudel le 22 septembre 2014. Mais, la direction du Coud et l’Agence comptable sont dans l’incapacité de préciser à l’Ofnac le montant exact dépensé et encore moins de lui fournir la moindre pièce justificative relative aux dépenses effectuées».
Clamant que la personne de Cheikh Oumar Anne ne l’intéresse point, l’auteur ajoute ceci : «Un autre exemple. Lors de la soirée de gala de l’Émergence organisée le 3 mars 2015 et animée par le chanteur Doudou Ndiaye Mbengue, en l’espèce, l’Ofnac a constaté qu’une dame du nom de Mariama Ndiaye a décaissé la somme de 3 millions francs CFA du Coud à l’occasion. Interpellée sur le sujet, elle n’a pu apporter la moindre pièce justificative relative à l’utilisation de ces fonds publics».
L’ouvrage riche de 154 pages, a donc permis à Pape Alé Niang de revenir sur toutes les péripéties qui ont concerné l’enquête de l’Ofnac sous l’ère Nafi Ngom Kéïta, les méthodes utilisées, non sans faire allusion à la campagne de dénigrement dont la dame a été victime. Il a aussi mis en exergue les réponses fournies par l’ancien directeur général du Coud en tenant compte de tous les aspects matériels, techniques et explicatifs.
BIRAHIM SECK, COORDONATEUR FORUM CIVIL :
«Tu seras diabolisé…! Au Prodac, ce n’est pas 29 mais plutôt 35 milliards…»
Prenant la parole lors de la séance de dédicace du livre du journaliste Pape Alé Niang, Birahim Seck lui a lancé : «Il faudra t’attendre à tout. Ils vont te diaboliser. Ils vont dire que tu as commis de grosses fautes. Ils vont dire que tel ou tel autre est derrière toi, alors que l’intérêt de l’ouvrage est de s’intéresser à son contenu, sur le niveau de la corruption dans le pays et les détournements de deniers publics».
M. Seck est également revenu sur le cas du Prodac. «À ce niveau, il faut retenir qu’au Prodac, ce n’est pas un scandale de 29 milliards Cfa, mais 35 milliards Cfa». Autant de raisons pour indiquer qu’il est impératif de «lutter contre la corruption.»
ABDOUL MBAYE :
«Il faut que les bailleurs arrêtent de faire la sourde oreille»
De son côté, l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye et président de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (Act) a souligné que les bailleurs de fonds doivent arrêter de faire la sourde oreille sur le niveau de la corruption et les alertes. «C’est nécessaire et impératif parce que la corruption est exponentielle dans le pays». Ce qui a fait dire à Mody Niang que le cas du Coud mérite l’attention de tous les Sénégalais. Car, il y a eu beaucoup de choses qui se sont passées. Ces gens-là sont de grands stratèges lorsqu’il s’agit de verser dans des malversations. Nous avons eu tous les problèmes du monde pour mener le travail dans le cadre de la gestion au Coud. Donc, bravo à Pape Alé Niang et surtout à Nafi Ngom Kéïta lorsqu’elle était à la tête de l’Ofnac, malgré le fait que l’on a toujours cherché à la dénigrer avec méchanceté.»