Contrairement aux infos qui ont circulé hier sur la toile, les crédits alloués à certaines institutions de l’Etat sont plus importants que les chiffres avancés annonçant une réduction drastique du train de vie de l’Etat. Evidemment, des départements ont connu une baisse, mais ne sont pas loin des standards du régime précédent. Par exemple, le budget de la présidence de la République est de 78 milliards 609 millions F Cfa, soit une baisse d’1 milliard 495 millions. Pour la Primature, ce sont 25 milliards 723 millions F Cfa, soit une réduction de 716 millions F.
Pour des institutions en instance de suppression, les crédits accordés au Conseil économique, social et environnemental (Cese) et au Haut-conseil des collectivités territoriales sont maintenus dans le projet de Loi de Finances initiale à respectivement 7 milliards 541 millions et 7 milliards 810 millions. A l’Assemblée nationale dont le budget est de 22 milliards 474 millions, on a constaté une hausse de 2 milliards 316 millions F Cfa. Pourquoi ? Pour l’instant, la réponse n’est pas connue, même si cela va soulever des interrogations, surtout que le personnel de l’institution n’a pas été étoffé.
Aujourd’hui, les députés entrent dans le vif du sujet avec le début des sessions des commissions techniques et des plénières. C’est donc une course contre la montre pour l’adoption du budget avant la fin de l’année. En tout cas, le cadrage budgétaire de la Loi de finances 2025 est arrêté sur la base d’un déficit budgétaire de 7, 08% du Pib, avec l’objectif d’aller vers la consolidation budgétaire en 2027 et d’atteindre un déficit de 3% du Pib, en respect des critères de convergence de l’Uemoa. Alors que toutes les actions du projet de budget pour l’année 2025 sont portées par 10 dotations et 129 programmes budgétaires dont 11 pour les Comptes spéciaux du Trésor, répartis entre 25 ministères et 7 institutions.
Exploitation des hydrocarbures
Selon les principales hypothèses arrêtées par le cadrage macroéconomique et budgétaire, les recettes sont estimées à 5014, 3 milliards de F Cfa contre 4915, 2 milliards pour la Loi de finances de 2024, les dépenses chiffrées à 6614, 8 milliards de F Cfa contre 5755, 4 milliards en 2024.
Par ailleurs, l’exploitation du pétrole, avec une production attendue de 15 millions de barils en 2024 et 30 millions en 2025, a été prise en compte, à la différence des gestions antérieures. L’exploitation du gaz, elle, démarre en 2025, avec une production attendue d’1, 2 million de Gaz naturel liquéfié (Gnl), essentiellement sur le site transfrontalier de Gta, partagé avec la Mauritanie.
Selon les données officielles tirées du projet de Lfi, les estimations des recettes provenant de l’exploitation des hydrocarbures, basées sur les hypothèses de prix des perspectives économiques mondiales publiées par les services du Fmi en octobre 2024, sont arrêtées pour les années 2024, 2025, 2026 et 2027 à des montants respectifs de 49, 65 milliards de F Cfa, 72, 53 milliards de F Cfa, 87, 87 milliards de F Cfa et 155, 20 milliards de F Cfa. «Ainsi, le Budget 2025 enregistre des recettes fiscales et non fiscales provenant de l’exploitation des hydrocarbures d’un montant de 72, 53 milliards de F Cfa réparti, conformément à la loi portant sur les hydrocarbures, comme suit : Budget général : 50, 85 milliards de F Cfa (70%) ; Comptes spéciaux du Trésor : 21, 68 milliards de F Cfa (30%) dont Fonds intergénérationnel : 7, 25 milliards de F Cfa (10%), Fonds de stabilisation : 14, 43 milliards de F Cfa (20%).»