Au moins cinq personnes sont décédées du choléra en quatre semaines dans la capitale du Cameroun Yaoundé et ses environs, d’ordinaire relativement épargnés, a annoncé le ministre de la Santé qui évoque une “recrudescence” de l’épidémie dans le pays après six mois d’accalmie.
Au moins 88 cas de cette maladie diarrhéique aiguë ont été recensés sur la même période dans la région du Centre, dont Yaoundé est le chef-lieu, entre la dernière semaine de mars et le 19 avril, précise le Dr Manaouda Malachie dans un communiqué daté de mercredi.
Des bilans sont périodiquement dressés par le ministère depuis qu’une nouvelle épidémie de choléra a été déclarée en octobre 2021 dans ce pays le plus peuplé d’Afrique centrale. Mais le dernier datait du 27 octobre 2022, avec 272 décès pour 12.952 cas identifiés en un an.
“En ce moment, c’est le Centre qui est actif”, a expliqué jeudi à l’AFP Clavère Nken, chef de la cellule de communication du ministère, assurant que l’épidémie connaissait une “accalmie” depuis six mois.
Le ministère, qui évoque une “recrudescence des cas de choléra” dans son communiqué, n’a pas encore actualisé ce bilan national. “Les équipes (…) sont à pied d’œuvre pour endiguer cette épidémie” dans le Centre, a assuré le Dr Malachie.
Les quartiers Djoungolo, Biyem Assi, Cité verte et Nkoldongo, en plein cœur de Yaoundé, sont touchés, ainsi que les villes de Mfou à 20 km à l’est, et Obala à 40 km au nord de la capitale camerounaise, peuplée d’environ 2,8 millions d’habitants.
“La prise en charge gratuite des cas, la sensibilisation, la désinfection des ménages et communautés sont effectives; les kits de potabilisation de l’eau ont été mis à disposition (…), et le système de surveillance a été mis en alerte”, veut rassurer le Dr Malachie.
Le choléra, maladie diarrhéique aiguë dont on peut mourir en quelques heures en l’absence de traitement, réapparaît périodiquement au Cameroun, peuplé de plus de 25 millions d’habitants.
En forte hausse en début de l’année, le nombre de nouveaux cas de choléra en Afrique a reculé de 37% durant la dernière semaine de février, s’était félicité l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le 2 mars. Mais l’organisation onusienne disait redouter que les inondations en Afrique australe présentent un risque élevé de propagation.
Début mars, l’OMS annonçait que des cas de choléra étaient signalés dans 12 pays du continent, en particulier le Mozambique et le Malawi qui connaissent des épidémies records.