Supeco est sur la place. La petite enseigne sortie des flancs du géant mondial français de la grande distribution va concurrencer Auchan sur le segment des détenteurs de petit budget et une collaboration annoncée avec des producteurs locaux.
Le Sénégal est de plus en plus une terre de concurrence entre les grandes enseignes françaises de la distribution. Casino est là depuis belle lurette, en toute discrétion et moins visible. Auchan a fini d’avaler Citydia et n’en finit pas de grandir avec un succès indéniable auprès des classes moyennes, en particulier. Carrefour, numéro 2 mondial du secteur derrière l’américain Walmart, a déjà un petit pied à Dakar et semble prolonger sa période observation du marché local. Et en attendant peut-être de ficeler une stratégie qui toucherait les classes bourgeoises, le géant français de la grande distribution semble décidé à perturber le règne naissant de son «compatriote»…Auchan. En divers endroits de la capitale sénégalaise, en effet, l’enseigne «Supeco» a fait son apparition, suscitant la curiosité des populations. C’est l’arme de Carrefour pour arracher des parts de marchés à une concurrente de plus en plus offensive et dont le comportement ne déplaît pas à une frange importante de consommateurs sénégalais.
Supeco est considéré comme un «soft discount», un modèle économique qui a pour cible les consommateurs disposant d’un petit budget ou budget réduit, proposant un nombre de références (produits) moindre par rapport à celui d’un Supermarché par exemple. C’est une formule de proximité dont l’ambition est d’être «au plus près des besoins de consommateurs», indique le quotidien économique français «Les Echos». Supeco pourrait ainsi mettre à contribution les petites unités économiques locales en leur achetant leurs productions, comme Auchan le fait du reste avec succès, semble-t-il.
Cette offensive «bas prix» du Groupe Carrefour est donc partie pour intensifier l’affrontement franco-français autour de la grande et petite distribution en terre sénégalaise. La stratégie vise à trouver hors de l’Hexagone toutes possibilités de croissance qui viendraient en soutien face aux difficultés auxquelles la grande distribution doit y faire face. Mais elle relancera en même temps les récriminations des organisations politiques et sociales opposées au processus de «mainmise» de la France sur l’économie nationale, à l’instar du mouvement «France Dégage».