Principal levier de l’État en perspective d’une transformation structurelle de l’économie sénégalaise, l’industrialisation occupe une bonne place dans le programme pluriannuel pour le pacte de convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité 2020-2024 édité par le Comité national de politique économique.
Ce document d’analyse macroéconomique décrit la situation économique et financière récente du Sénégal et les perspectives à moyen terme, en cohérence avec les objectifs de convergence dans le cadre de la surveillance multilatérale dans l’Uemoa. Il met en relief les différentes stratégies mises en œuvre par le gouvernement pour atteindre l’émergence et révèle, cependant, un déséquilibre en faveur de la capitale sénégalaise pour ce qui est de la politique industrielle.
«Le parc industriel sénégalais se compose en 2018 de 1941 entreprises dont 1894 Pmi et 47 grandes entreprises industrielles. Dakar concentre 70% de la valeur ajoutée industrielle, 75% des emplois et plus de 75% des salaires. Les entreprises industrielles sont orientées vers le secteur agroalimentaire (47,8%), le secteur de la mécanique et métallurgie (12,2%), le secteur du «Bois, Papier, Carton et Imprimerie» (11,2%), le secteur de la chimie et du plastique (8,5%), le secteur de l’énergie (5,7%), le secteur des industries extractives (6,3%), le secteur du «textile, habillement, cuirs et peaux» (3,5%) et les autres industries (4,8%). Le parc industriel est passé de 1030 entreprises en 2012 à 1941 entreprises en 2018», précise le Comité national de politique économique.
La même source assure que l’État entend poursuivre le Programme Gifiud (Identification de la croissance et appui à la mise à niveau et à la diversification de l’industrie) qui est l’application de la théorie de la Nouvelle ééconomie sstructurelle (Nes) élaborée par le professeur Justin Lin de la Faculté de Développement de Pékin.
Ce programme permet d’identifier les avantages comparatifs et les opportunités du marché international, afin attirer des Investissements directs étrangers. L’étude pour le Sénégal a permis de révéler que le pays dispose de potentialités d’exportations à exploiter dans les domaines du vêtement et du cuir, du maraîchage et de la transformation alimentaire. Cependant, des réformes sont nécessaires afin d’atteindre les objectifs escomptés dans la mise en place d’un cadre incitatif à travers les Zones économiques spéciales et les parcs industriels dans le but de lever les contraintes de coût liées, notamment à l’électricité, l’eau, le foncier et le coût du travail.