900 victimes officiellement de mines antipersonnelles, voire 1500. Parmi eux, un bon nombre de femmes, des centaines de milliers de déplacés ainsi que des milliers de morts. En 37 ans, la Casamance a payé un lourd tribut lié à ce conflit. Un bilan macabre qui ne laisse pas indifférente la plateforme des femmes pour la paix en Casamance, qui a organisé une marche de sensibilisation à Dakar.
Une manifestation qui a vu la participation de plus de 2500 femmes ainsi que des autorités. Entre autres, le ministre de la Femme Ndèye Saly Dieng, des députés, responsables politiques et fils de la Casamance. Tous ont répondu présent pour se solidariser avec ces femmes. Ainsi, elles ont voulu à travers cette situation d’accalmie notée dans la région ces dernières années, pousser les deux parties, à savoir l’État et le Mfdc, à signer des accords qui vont dans le sens de la résolution définitive du conflit.
Pour sa présidente, Ndèye Marie Diédhiou, le sang a suffisant coulé. «14 septembre 2019, 14 délégations de femmes venues des 14 régions du Sénégal réunies ici à Dakar avec nos sœurs de la Gambie et de la Guinée Bissau, pour converger ensemble vers la résolution de la crise en Casamance : l’implication de toutes les femmes du Sénégal, il s’agit de cela. Que toutes les femmes du Sénégal portent ce combat qui mine le Sénégal depuis 37 ans». La présidente a aussi regretté le déficit de transparence dans la gestion de ce conflit, ainsi que la non-implication des femmes dans le processus de recherche de la paix. «Nous avons également rédigé un livre blanc qui porte le cri de cœur des populations casamançaises, le besoin d’aller à la paix, les préoccupations des femmes ainsi que leurs propositions de sortie de crise». Le ministre de la Femme a salué l’engagement des femmes à être à l’avant-garde de ce combat pour un retour définitif de la paix tout en promettant le soutien de son ministère ainsi que des autorités.
Après cette marche, la présidente de la platforme invite les femmes à poursuivre la sensibilisation, continuer à partager avec les femmes ce que leurs sœurs ont vécu dans ce conflit armé ; se mettre debout chaque fois qu’elles ont l’occasion de rencontrer les autorités de ce pays, de lancer leur cri de cœur pour que la paix revienne au plus vite en Casamance.