«On est en train de terrasser des milliers de filaos se situant sur le bloc 19 sur la bande de filaos n°2 située à l’Est de Cayar, avec ses préjudices sur l’environnement, le cadre de vie et les activités maraîchères dans la zone et ce, en violation flagrante du Code de l’environnement et du Code forestier», s’offusquent le porte-parole du jour, Lamine Dramé, et ses camarades, au cours d’un face-à-face avec la presse. Ils remarquent que «cette bande, qui est du domaine forestier classé, vise la fixation des dunes et la protection du domaine maraîcher grâce aux efforts conjugués de l’Usaid et de l’Acdi, dans le cadre des projets PL480 et Ctl (Conservation des terroirs du littoral), sur une surface de 125 ha».
Aussi, ils soulignent : «Pour pérenniser cette bande, le service forestier, en relation avec ses partenaires, a élaboré un plan d’aménagement du littoral nord dont l’objectif général consiste à maintenir, par la stabilisation des dunes, la fonction primordiale de protection. En effet, le peuplement doit constituer un bouclier efficace contre l’ensablement de terres de culture, de l’habitat humain et faunique, et des infrastructures de la zone concernée.» Ceci, rappelle le collectif «Saytu Sunu Momel», «nous conforte à l’idée que cette bande fait partie intégrante du périmètre de restauration, zone protégée, et qu’il ne s’agit nullement d’un «bois de village», comme le prétendent ces prédateurs fonciers avec leur réseau de complices à tous les niveaux, dont le seul objectif est de s’enrichir honteusement sur le dos des populations». Ainsi, Lamine Dramé et ses camarades de mesurer, sans aucun doute, «les conséquences dramatiques sur l’érosion côtière, l’avancée des dunes qui va entraîner inéluctablement la dégradation des périmètres maraîchers». Le maraichage, renseignent-ils, «occupant la 2ème place dans l’économie locale, à côté de la pêche qui vit une crise sans précédent avec l’extrême raréfaction des produits halieutiques», en plus des vagues de départs, par milliers, vers «barsa ou barsak», d’où, se permettent-ils d’imaginer, «l’assombrissement de l’avenir des populations de Cayar».
Accusés levez-vous !
«Nos autorités municipales dont la mission devrait être d’impulser et de contribuer au développement durable de l’économie locale, grâce aux effets induits de ce domaine forestier sur les activités maraichères, sont les initiatrices de ces actions dévastatrices, dans le plus grand mépris des populations», dénonce le collectif «Saytu Sunu Momel», qui dit constater que «depuis leur avènement à la tête de la municipalité, elles ont comme ligne directrice, l’agression de la bande de filaos à tous les niveaux, ramenant leur compétence en environnement et Grn à la destruction des ressources naturelles et au dérèglement de l’environnement». Et de souligner : «L’arrêté portant suspension des travaux de terrassement sur le site en dit long sur l’inconscience et l’irresponsabilité de ceux-là qui nous dirigent. Suspendre les travaux, avec comme motif les risques de confrontation du fait de l’existence de plus de 2 protocoles signés par le maire entre plus de 2 promoteurs, est une aberration. Au-delà de nous édifier sur la personnalité du maire, il met à nu les dividendes énormes que devront tirer ces profiteurs de promoteurs, étrangers de la commune, sur nos ressources.» Et, poursuivent Lamine Dramé et ses camarades, «c’est là où ça fait le plus mal». A leurs yeux, «justifier ce lotissement par la volonté de donner des parcelles de terres aux jeunes et donner des quotas qui aiguisent l’appétit à des promoteurs encagoulés est une insulte à ces jeunes».
Le Collectif pour la défense de l’environnement «Saytu Sunu Momel» de Cayar demande aux autorités de ce pays, notamment le président de la République qui, rappelle-t-il, «a fait de la protection de l’environnement un des axes majeurs du Plan Sénégal émergent (Pse)», d’«agir en faisant arrêter ces travaux et de demander la remise en l’état du site». Au ministre de l’Urbanisme, il demande l’«annulation de l’arrêté portant autorisation de lotir».