CEDEAO : Bazoum, tiens bon, on arrive !

Au Niger, les militaires au pouvoir n’ont aucune intention de réinstaller le président déchu Mohamed Bazoum dans son fauteuil présidentiel. D’après les proches de l’homme d’Etat, la junte chercherait plutôt à obtenir sa démission ; ce qu’il refuse pour l’instant malgré le « durcissement » de ses conditions de détention.
 
 « Le CNSP est tenu entièrement responsable de son intégrité physique »
 
 En effet, selon son parti, le PNDS Tarayaa et l’ambassadrice du Niger en France (qui rejette son rappel par les nouvelles autorités de Niamey), la famille Bazoum est privée d’eau et d’électricité. Elle n’aurait également pas accès aux produits frais ou aux médecins. Réunis hier jeudi, à Abuja au Nigéria, les chefs d’Etat de la Cedeao ont dénoncé les « conditions dans lesquelles » le président déchu est « maintenu en détention ». 
 
Ils ont également tenu la junte , « entièrement responsable de sa sécurité et de son intégrité physique ». Les dirigeants ouest-africains ont par ailleurs ordonné « le déploiement de la Force en attente de la Cedeao pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel en République du Niger ». En clair, la Cedeao est prête à envoyer des troupes à Niamey pour “sauver le soldat” Bazoum. Une manière assez explicite de lui dire de tenir bon.
 
« Les dispositions financières (sont prises ) pour l’opération si elle doit durer trois mois »
 
La Côte d’Ivoire d’Alassane Ouattara est même pressée de déloger les putschistes.
 
« Les chefs d’état-major auront d’autres conférences pour finaliser les choses, mais ils ont l’accord de la conférence des chefs d’Etat pour que l’opération démarre dans les plus brefs délais » a déclaré le président ivoirien à la presse hier à son retour du Nigéria. 
 
Il a ajouté que son pays fournirait un « bataillon ». La Côte d’Ivoire a d’après lui, pris « toutes les dispositions financières pour l’opération si elle doit durer trois mois ». En clair, son pays « est prêt » et n’attend que les ordres de la Cedeao pour débarquer à Niamey.
 
Une guerre imminente entre la Cedeao et la ligue des putschistes
 
Des instructions ont déjà été données au chef d’Etat major de l’armée ivoirienne pour qu’il commence « à mobiliser ses troupes » afin de participer à cette opération , informe Alassane Ouattara. Inutile de rappeler qu’une intervention militaire au Niger pourrait se transformer en une guerre entre la Cedeao et la ligue des putschistes de la sous-région. 
 
En effet, le Burkina Faso et le Mali ont déjà fait savoir qu’ils combattront aux côtés du Niger en cas d’intervention militaire . L’institution sous-régionale a lors de son dernier sommet lancé « un avertissement solennel” à ces deux pays sans les nommer. 
 
“Nous lançons un avertissement solennel aux Etats membres dont les actions directes ou indirectes, ont pour effet d’entraver le règlement pacifique de la crise au Niger, en ce qui concerne les conséquences de leurs actions devant la Communauté » peut-on lire dans le communiqué final de la rencontre d’Abuja.    

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