Hier, à la barre de la chambre criminelle de Dakar, comparaissait le sieur Auguste Sambou qui répondait à des chefs de vol, viol et usurpation de fonction. Pour ces faits, il risque une peine de réclusion criminelle de 10 ans.
Enseignant en technique d’architecture dans un institut de formation, Auguste Sambou a hypothéqué son avenir pour une banale histoire qui l’a opposé à une étudiante étrangère. Après trois ans de détention préventive, l’homme âgé de 30 ans a été appelé, hier, à la barre de la chambre criminelle de Dakar. Poursuivi pour des faits de vol, viol et usurpation de fonction, il encourt une peine de réclusion criminelle de 10 ans. L’accusé avait à ses côtés son ami Henry Boris Djiba qui s’est retrouvé dans cette situation, pour avoir essayé de tirer d’affaires son ami. Il est poursuivi pour recel.
Face aux juges, Auguste Sambou plaide non coupable. À l’en croire, même s’il a pris le téléphone de la plaignante ceci ne constitue pas un vol. Revenant sur la genèse des faits pour justifier son acte, il raconte : «l’étudiante et moi, nous nous sommes connu via Facebook. Au bout de quelques temps, on a échangé nos numéros et on se parlait fréquemment sur Whatsapp. C’est ainsi qu’elle m’a fait part de sa situation difficile en tant qu’étudiante. Ne pouvant pas supporter ses frais de scolarité, je lui ai proposé de se prostituer. C’est ainsi que je l’ai inscrite sur une plateforme de rencontre. Mais le site est payant. Chaque mois, elle doit payer 30.000 francs CFA pour les frais de publication. Je lui ai prêté 100.000 francs CFA. Il était convenu qu’elle me rembourse dès que sa situation s’améliore».
Selon l’accusé, l’étudiante n’a pas honoré sa part du contrat. «Quand les choses ont commencé à marcher pour elle, je n’ai plus de ses nouvelles. Et pour récupérer mon argent, j’ai dû user de subterfuges pour la rencontrer à la brioche dorée. Sur place, j’ai dû lui dire qu’un client voulait la rencontrer. Mais qu’avant je dois l’appeler. De ce fait, je lui ai emprunté son téléphone et je suis sorti», a-t-il soutenu. «J’ai pris son téléphone pour l’obliger à me payer. Je n’avais pas imaginé qu’elle allait déposer plainte contre moi», a-t-il ajouté.
D’ailleurs, ajoute-t-il, il a eu peur quand les flics l’ont convoqué au commissariat. «J’avais peur d’être arrêté pour proxénétisme. C’est pour cela j’ai appelé Henry et je lui ai dit de supprimer toutes les données qui se trouvaient dans le téléphone. C’est à cause de moi qu’il a été arrêté», finit-il par avouer. Mais selon la procédure, pour faire venir l’étudiante au rendez-vous, il lui a fait croire qu’il est un policier. Ce qu’il a nié.
Ce que Henry Boris Djiba a reconnu. «Depuis la police, Auguste m’a appelé pour me dire de lui venir en aide. Il a demandé si je pouvais lui prêter 200 mille francs CFA. Je lui ai dit que je ne disposais pas de cette somme. Mais il m’a supplié de venir le rejoindre puisqu’il était retenu pour viol et vol. A mon arrivée il m’a envoyé chez Pierre GOMIS pour récupérer un téléphone là-bas. A mon retour, il m’a dit de dire au commissaire que le téléphone m’appartient. Ce qui a conduit à mon arrestation. En voulant l’aider je me suis retrouvé derrière les barreaux», a raconté Henry qui a comparu libre.
Le maître des poursuites a requis six mois assortis du sursis pour Henry Boris Djiba. Ce, après avoir requis 1 an d’emprisonnement ferme contre Auguste Sambou pour le chef d’usurpation de fonction, 1 an ferme pour vol et 10 ans de réclusion criminelle pour viol. Les avocats de ce dernier ont sollicité la relaxe au bénéfice du doute.