Chantage et détention de vidéos intimes: Un étudiant arrêté avec 60 sextapes de son ex-fiancée

Prisoner holding metal cage in jail, no freedom concept

Un étudiant de l’Université numérique Cheikh Hamidou Kane (UNCHK), anciennement Université virtuelle du Sénégal (UVS), a été arrêté par la police de Thiès pour des faits graves de chantage, de menace de diffusion de données personnelles et de tentative d’extorsion de fonds. L’affaire qui implique la possession de 60 vidéos intimes de son ex-compagne soulève des questions juridiques et sociales sur la protection de la vie privée et la lutte contre la cybercriminalité.

Selon les premiers éléments de l’enquête, M. S., étudiant résidant à Thiès, entretenait une relation amoureuse avec S. B., une jeune femme âgée de 22 ans vivant à Dakar. Durant cette relation, la victime aurait partagé des vidéos intimes avec son compagnon. Mais après leur rupture initiée par S. B., la situation a pris une tournure inquiétante. M. S. aurait alors commencé à la menacer de divulguer ces contenus sensibles sur les réseaux sociaux si elle ne lui remettait pas certains biens matériels dont des bijoux et une bague qu’il lui avait offerte. Face aux pressions et aux menaces répétées, la jeune femme a déposé une plainte auprès des autorités.

Un piège tendu pour arrêter le suspect

Alertés, les enquêteurs de la Brigade de lutte contre la cybercriminalité ont mis en place un stratagème pour interpeller l’étudiant. Un rendez-vous a été fixé sous leur supervision, permettant à des policiers en civil de procéder à son arrestation dans un quartier périphérique de Thiès. Lors de la perquisition, les forces de l’ordre ont saisi le téléphone du suspect où plus de 60 vidéos et plusieurs images explicites de la plaignante ont été découvertes. Ces contenus auraient été conservés sans le consentement de la jeune femme. Une expertise technique est en cours pour déterminer si ces fichiers ont déjà été partagés sur des plateformes numériques ou via des messageries privées
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Des poursuites judiciaires malgré un désistement

Bien que S. B. ait ultérieurement déposé une lettre de désistement, les autorités judiciaires ont décidé de maintenir la procédure, considérant la gravité des faits. L’étudiant a été déféré au parquet de Thiès. Son téléphone a été placé sous scellé pour servir de preuve dans l’instruction en cours. Selon un responsable judiciaire, «ces infractions sont prises très au sérieux en raison des conséquences psychologiques et sociales qu’elles engendrent chez les victimes». Les autorités rappellent également que la diffusion non consentie de contenus intimes constitue une violation flagrante des droits fondamentaux.

Un cadre légal strict et des sanctions sévères

Au Sénégal, la législation sur la cybercriminalité et la protection des données personnelles prévoit des sanctions lourdes pour ce type d’infractions. Si les faits sont avérés, M. S. risque jusqu’à cinq ans d’emprisonnement assortis de lourdes amendes pour atteinte à la vie privée, détention illégale d’images à caractère personnel et chantage. En plus des conséquences pénales, cette affaire pourrait avoir un impact sur l’avenir universitaire et professionnel de l’étudiant. L’Université numérique Cheikh Hamidou Kane pourrait engager des mesures disciplinaires si sa culpabilité est confirmée.

Un accompagnement pour la victime

Profondément affectée par cette situation, la jeune femme bénéficie d’un accompagnement psychologique et juridique. Des associations spécialisées dans la lutte contre les violences numériques lui apportent également leur soutien. Un représentant de l’Association pour la protection des femmes a rappelé l’importance pour les victimes de «briser le silence et de signaler immédiatement toute menace aux autorités compétentes»

La cybercriminalité sous haute surveillance

Face à la recrudescence des affaires de «revenge porn» au Sénégal, les forces de l’ordre intensifient leur surveillance et appellent les victimes à porter plainte sans délai. L’enquête se poursuit pour déterminer si d’autres personnes sont impliquées dans la dissémination ou la réception des contenus compromettants. En attendant, M. S. reste sous le coup de lourdes accusations, et son sort est désormais entre les mains de la justice