Cheikh Ahmed Tidiane Bâ, jusqu’ici patron de la Direction générale des impôts et domaines (Dgid), a été nommé directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (Cdc). Il remplace à ce poste Aliou Sall démissionnaire depuis lundi 24 juin suite à de fortes pressions de forces politiques, d’organisations de la société civile, d’activistes de tous bords, de certains milieux médiatiques, etc. La rapidité avec laquelle le changement à la tête de cet organisme public puissant et tentaculaire s’est produite, renseigne sur la volonté du pouvoir de tourner la page en évitant un flottement au sommet.
Le nouveau directeur général de la Caisse des dépôts et consignations atterrit ainsi en terrain inconnu après plusieurs années de services à la Dgid. Responsable et militant du parti présidentiel dans la commune de Médina, Cheikh Bâ pourrait avoir été contraint à changer de station en raison de la situation interne qui prévaut au sein du service de l’administration fiscale. Il y a certes les difficultés liées au recouvrement peu optimal des impôts et taxes dans un contexte où le chef de l’État se plaint d’une raréfaction des ressources elle-même imputable en partie aux créances non payées à un très grand nombre de petites et moyennes entreprises/industries. Mais l’engagement politique intégral du désormais ex-chef de la Dgid n’aura pas fait bon ménage avec une partie du management interne. Son autorité aurait subi de nombreuses remises en question dont certaines relatives à des demandes d’interventions «politiques» au profit de citoyens en délicatesse avec les impôts. Sous l’angle des éléments ci-dessus, sa nomination ressemble donc à une véritable exfiltration sur un terrain plus tranquille et moins frondeur.