A moins de 7 mois de la Présidentielle, ils ne sont pas nombreux à vouloir être à la place de Macky Sall. Qui doit œuvrer à conserver le pouvoir, tout en évitant la division de la Coalition Benno bokk yaakaar (Bby). Va-t-il opter pour un candidat issu de son parti ? Les alliés vont ils accepter de se ranger derrière, après 12 ans de compagnonnage ? Tentative de réponse !
Il n’y aura pas de primaires. Le candidat de Benno bokk yaakaar (Bby) ne sera pas choisi sous le prisme affectif ! Voilà, de manière laconique, le profil de la personne qui va remplacer Macky Sall au sein de la coalition de la majorité. Macky Sall évoque une contrainte de temps et un risque élevé d’implosion pour écarter les primaires. Néanmoins, le patron de Bby a ouvert la porte à toute personne désireuse de se présenter comme candidat de Bby. Bien naturellement, les postulations farfelues vont faire floraison.
D’ores et déjà, Moustapha Diop, ministre de l’Industrie et maire de Louga, a lancé sa candidature. Mais ceci doit être un écueil pour Macky Sall. Qui devra, en plus de conserver le pouvoir, choisir la stratégie qui ne va pas faire imploser sa coalition.
Il faut dire que ses camarades de parti ne lui facilitent pas la tâche. Il n’est plus un secret que Amadou Ba, Aly Ngouille Ndiaye et Abdoulaye Daouda Diallo nourrissent une ambition présidentielle. Vont-ils accepter de se ranger derrière une personne qui ne serait pas de l’Apr ?
Dans la même logique, pourquoi le Ps et l’Afp, entre autres partis membres de Bby, accepteraient de se ranger derrière un candidat qui ne serait pas issu de leurs rangs, après avoir cheminé avec Macky 12 ans de suite ? C’est la grande interrogation à laquelle Macky Sall doit trouver une réponse.
Quelle attitude de la part des alliés ?
Pour l’heure, la seule certitude, c’est que le choix ne se fera pas par complaisance. Est-ce que le Président Macky Sall va opter pour plusieurs candidats avec le risque de saucissonner l’électorat de la majorité présidentielle ? Ou bien va-t-il opter pour une unité derrière la personne qu’il aura choisie ?
En attendant la réponse, les alliés vont naturellement peser le pour et le contre d’un compagnonnage qui vit, peut-être, ses dernières heures. En effet, l’Afp, qui avait mis la main sur le Perchoir de l’Assemblée, a vu sa part du gâteau retirée.
Seul le Ps a conservé son Haut-conseil des collectivités territoriales (Hcct). Au même moment, Khalifa Sall de Taxawu Senegaal fait des pieds et des mains pour récupérer l’appareil politique du parti de Senghor.
La grande majorité des gens, qui n’ont pas eu de responsabilités étatiques lors des 12 dernières années, peut être sensible au discours unioniste de l’ancien maire de Dakar.
A l’Afp, Alioune Sarr semble être dans une logique de rupture. Les rappels à l’ordre des Progressistes ne semblent pas freiner ses ardeurs.
Eviter la guerre des ego
Après l’équation des alliés, Macky Sall, s’il opte pour une solution interne, devra éviter la guerre des ego. En effet, Abdoulaye Daouda Diallo se croit légitime en ayant conservé et solidifié sa base dans le Nord. L’actuel président du Conseil économique, social et environnemental (Cese) ne s’en est jamais caché, il a toujours lorgné le fauteuil de Macky Sall. Tout comme Amadou Ba. L’actuel Premier ministre peut légitimement prétendre présider aux destinées du pays en étant le candidat de Bby. Seulement, il présente un sérieux handicap. Il est difficile de situer sa base. Et certains observateurs le caricaturent comme étant «l’opticien sans base avec des hommes qui ont des bases». Toujours dans la même logique, il est la seule personne à gagner le département de Dakar sur les 12 ans de Bby au pouvoir.
Toujours dans la logique des successeurs de Macky Sall, Aly Ngouille Ndiaye peut voir grand. Fidèle et loyal, Aly Ngouille Ndiaye fait partie des rares dignitaires du régime qui ont toujours gagné leur fief. Dans le Nord du pays, il y a une constance : Aly Ngouille gagne toutes les élections.