La crise sanitaire n’est pas sans conséquences sur le plan économique. À l’instar de plusieurs pays, le Sénégal ressent aussi fortement les effets de la crise. C’est dans cette optique que l’économiste Khadim Bamba Diagne pense qu’il faut adopter une nouvelle économie basée sur la «distanciation sociale» ou physique.
Par Bineta BÂ
Le Sénégal a subi de plein fouet la crise économique du moment. En effet, la pandémie mondiale a engendrée des conséquences désastreuses au niveau de l’économie nationale, notamment la suspension des vols, l’arrêt du travail au niveau des hôtels, la fermeture des restaurants etc.
Le docteur Khadim Bamba Diagne de soutenir que «l’économie informelle est très touchée avec les mesures d’urgences et l’arrêt des rassemblements, en l’occurrence les mariages et les baptêmes, alors qu’un certain nombre de personnes vivait des activités qui découlaient de ces évènements, notamment ceux qui louaient des chaises et des bâches. Dans la liste des acteurs de l’économie informelle on retrouve aussi les tailleurs, les salons de coiffure, les commerçants etc.
L’État avait mis en place un fonds pour aider les entreprises, mais le secteur informel n’était pas concerné. Ce n’est que par la réouverture des «loumas» et autres places que le secteur informel pourra petit à petit se redresser, pense-t-il. Quant au monde rural, déjà très affecté, les paysans, après la récolte, prennent une bonne partie de l’argent pour aller acheter des moutons et bœufs… qu’ils revendent au fil du temps pour revivre, alors s’il n’y a pas ces loumas, ils ne pourront pas vendre à Daara Djolof et Diaobé, bien que les restrictions visaient à freiner le virus. Il faut organiser et élaborer des stratégies pour le monde rural, avec l’approche de l’hivernage, car cette période rime avec la forte présence du paludisme.
L’État doit aussi encadrer une économie basée sur la distanciation, autrement dit, les gens doivent être de concert avec les populations pour qu’on puisse travailler en respectant les mesures et autres directives ; le cas contraire, l’économie de notre pays va en pâtir, mais aussi, essayer d’encadrer les jeunes Sénégalais, surtout ceux qui sont dans le secteur informel.
Docteur Diagne de soutenir qu’ils sont très résilients ; ils peuvent s’adapter à n’importe quelle situation ; alors, il faut encadrer cette créativité.