Elles étaient prédestinées, à leur majorité, à vivre un drame dans leurs familles, dans leur foyer, au lit conjugal, sur la table d’accouchement. Fatalement.
D’après Le Quotidien, la sage-femme major du Centre de santé de Vélingara, Mme Marie Coly, a détecté sur les parties intimes de 19 fillettes qui sont âgées qui de 2 ans, qui de 3 ans, 5 et même 12 ans, de «graves séquelles qui sont les conséquences de l’excision qu’elles ont subie».
Ce, informe Mme l’honorable députée Coumba Baldé, présidente de l’Association pour l’auto-promotion des femmes du Fouladou (2A 2F) qui déroule le projet «Éradication de la tradition des mutilations génitales féminines dans 128 villages des communes de Pakour, Paroumba et Wassadou», dans le département de Vélingara, frontalières soit à la Guinée-Bissau, à la Guinée Conakry ou à la fois aux 2 pays.
Les types de séquelles découvertes sur les parties intimes de ces mômes sont du genre : «ablation totale du clitoris, durcissement du clitoris, tumeurs sur le sexe, obturation d’une partie du vagin, cicatrices sur les grandes lèvres et petites lèvres, etc.», a informé Mme Coumba Baldé.
À propos de l’avenir de ces fillettes, Mme Baldé a dit : «Elles pourraient traîner des fistules avec toutes ses manifestations honteuses, vivre des hémorragies à l’accouchement, éprouver des douleurs lors des rapports sexuels, vivre un traumatisme à vie, se mettre en marge de la société, etc.»
Aussi le projet s’est-il engagé à suivre ces fillettes pour aider à la réparation de ces séquelles, «quel qu’en soit le prix à payer», a insisté Mme l’honorable députée.
Au courant du séminaire, la projection de vidéos prises dans des salles d’accouchement, sur des sites d’excision ou qui exposent la nudité féminine, a fait pleurer des femmes parmi lesquelles des praticiennes de l’excision, des hommes ont fermé les yeux ou sont sortis de la salle au vu de la cruauté de la pratique sur des bébés, des filles qui criaient à tue-tête étreintes par des exciseuses au cœur de pierre et aussi la laideur de certains sexes transformés par le couteau.
Et puis il y eut des témoignages de femmes sur leur difficile vie conjugale.
Au finish, Kadidiatou Boiro, exciseuse, ressortissante du village de Dialadiang, à 5 km de la Guinée Conakry, a déclaré être convaincue que l’excision est un drame et qu’elle l’abandonne pour de bon.