Le Syndicat autonome des travailleurs du transport du Sénégal (Satts) est au bout du souffle. Chez ces travailleurs du secteur informel l’impatience a atteint son paroxysme. Les opérateurs, à savoir Aftu et Captrans, avaient signé un protocole d’accord avec les travailleurs, pour commencer la contractualisation.
Le 15 mars était retenu comme la date butoir du début de contractualisation. Mais 10 mois après, les travailleurs constatent avec amertume que seuls trois opérateurs sur plus de 1000 ont entamé le processus. «Nous allons déposer un préavis de grève dès ce lundi (ndlr, aujourd’hui). S’il expire et que rien n’est fait, nous allons aller à la confrontation contre les opérateurs. Ils avaient tous signé le protocole d’accord. Mais 10 mois après, nous constatons qu’il y a un dilatoire total. Ils refusent de respecter leurs engagements», s’indigne Amadou Samb.
À l’en croire, ils vont paralyser le secteur du transport des bus tata à partir du mois de janvier. «Nous allons organiser des sit-in devant Captrans et des marches de protestation, pour exiger le départ du directeur de Captrans, car il a montré qu’il ne peut pas gérer la boîte. Aujourd’hui les directions de Captrans et de l’Aftu veulent endormir l’État du Sénégal et ses partenaires financiers jusqu’à l’expiration du contrat avec la banque mondiale. Mais nous n’allons pas l’accepter», cogne M. Samb.
Les bus tata transportent environs 80% des dakarois tous les jours. Plus d’un millier de personnes y travaillent. «Les travailleurs végètent dans des conditions difficiles. Nous n’avons pas de contrats de travail, ni d’Ipm. Certains travaillent plus de 15h par jour. Si les femmes tombent enceinte, elles perdent leur emploi. Les salaires sont aussi misérables. C’est inadmissible», s’offusque à nouveau le Sg du Satts.