En ce mois béni du Ramadan, le pain est le produit le plus prisé. Les devantures des boulangeries sont prises d’assaut. En cette période de pandémie, la concentration humaine est observable sur le terrain dans ces lieux. C’est ce qui a motivé le ministre du Commerce et la fédération des boulangers du Sénégal à prendre une batterie de mesures.
Par Pape Moussa TRAORÉ
L’affluence devant les boulangeries en cette période d’épidémie du covid-19 fait craindre le pire. En effet, depuis le 14 mars dernier, un arrêté a été signé par le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye interdisant les manifestations et rassemblements au Sénégal, d’ici au 14 avril, en raison de l’épidémie de maladie à coronavirus. Dans le document, «sont interdits sur l’étendue du territoire national, pour des raisons liées à la propagation du covid-19, toutes les manifestations et [tous] les rassemblements de personnes dans des lieux ouverts ou clos», lit-on dans l’arrêté.
Le ministre de l’Intérieur a averti que «tout manquement aux présentes dispositions sera puni par les peines prévues par les lois et règlements». Mais cette interdiction semble bafouée au niveau de ces lieux précités.
Un tour dans les différentes boulangeries sises dans la banlieue a permis de constater que le danger est bien là. Devant ces boulangeries dont nous préférons taire les noms, les gestes barrières ne sont point respectés. Aux Parcelles assainies, en face du commissariat de police, une longue file d’attente attire l’attention de plus d’un devant cette pâtisserie-boulangerie. Même si le port du masque a été respecté, la distanciation sociale fait défaut. Comme si les citoyens réunis sur les lieux ne sont pas conscients du danger qui les guette toutes les secondes. C’est le même décor devant d’autres boulangeries comme aux maristes, à la Sicap Foire et ailleurs.
Cette situation «écœurante» a été sans doute le prétexte de la réunion entre le ministre du Commerce et la Fédération nationale des boulangers du Sénégal (Fnbs).
À cet effet, plusieurs mesures seront mises en œuvre pour essayer de corriger l’épineux problème. «Nous venons de sortir d’une réunion avec le ministre. Ce qui a été décidé, c’est de mettre des kiosques et faire des livraisons à domicile. Nous allons essayer de pallier à tout cela», a indiqué Amadou Gaye, président de la Fédération nationale des boulangers (Fnbs).
Ce dernier explique qu’avec l’appui de leur ministre de tutelle, ils mettront une centaine de kiosques sur le marché. «On va lancer cela dès demain au plus tard. Aussi, il ne pourra plus y avoir plus 5 clients dans l’enceinte de la boulangerie. «Ce sont de nouvelles décisions qu’on a prises. Et nous avons donné des instructions aux boulangeries pour qu’elles changent de comportement», a ajouté le patron de la Fnbs.
Avec toutes ces mesures, le plus important serait la pérennisation. Mais aussi, inciter les boulangers à mettre à la disposition de la population du pain à partir de 12 heures pour éviter les rushs et les longues files d’attente devant les boulangeries.