Contrôle qualité des médicaments antipaludiques : Les résultats d’une étude réalisée au Sénégal

L’utilisation de médicaments de qualité inférieure et falsifiés par les patients peut entraîner entre autres un échec du traitement. Le développement de résistances au traitement est aussi l’une des conséquences. De telles pratiques peuvent remettre en cause tous les efforts consentis par les Etats pour améliorer la santé et le bien-être des populations. La surveillance de la qualité des médicaments et des autres produits de santé est l’une des missions dévolues à l’Agence sénégalaise de réglementation pharmaceutique (ARP). L’utilisation de médicaments et de produits de santé de qualité est essentielle pour la santé des populations. Cette qualité doit être constamment surveillée pour tous les médicaments et plus particulièrement ceux utilisés contre le Paludisme et ceux qui sont également au centre de toute stratégie de couverture sanitaire universelle afin de réduire la morbidité et la mortalité causées par cette maladie », selon Serigne Omar Sarr, professeur de  chimi-analytique  à la Faculté de médecine de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. C’est dans ce contexte que l’USP/PQM+ appuie l’Agence sénégalaise de réglementation pharmaceutique dans la mise en œuvre d’un programme de surveillance post-marketing basé sur les risques des médicaments antipaludiques utilisés dans le pays. A cet effet, une unité nationale pour la surveillance post-marketing a été mise en place par le Ministère de la Santé et de l’Action Sociale sous la Direction de l’Agence sénégalaise de Réglementation pharmaceutique avec l’assistance technique de l’USP PQM+.
 
100% de conformité du circuit légal
 
 « Après une année de contrôle de la qualité des antipaludiques, on peut retenir que, ceux utilisés dans le circuit légal de distribution de médicaments au Sénégal sont de bonne qualité  près de 400 échantillons prélevés dans 224 sites  de collecte répartis à travers tout le pays. 100% de conformité à tous les tests  de contrôle de qualité effectués  au sein de la direction du contrôle des médicaments de l’ARP », explique le professeur Sarr. Il ajoute qu’ « une nette amélioration par rapport à l’année dernière avec 98% de conformité. L’objectif est de l’élargir vers les autres maladies,   c’est la dynamique de surveillance de qualité des médicaments utilisés dans le pays selon une approche basée sur le risque.Le professeur porte d’ailleurs le plaidoyer pour ce qui est de l’équipement des structures de  contrôle de qualité.
 
Il s’agit de contrôler un certain nombre d’échantillons pour voir l’état général de la qualité des médicaments. L’étude en question concerne la qualité des médicaments antipaludiques. Un programme financé par PMI à travers le programme national de lutte contre le paludisme et appuyé par la pharmacopée américaine (USP-PQM). «  Il existe une structure qui permet le contrôle de la qualité de ces médicaments. Cela ne doit tout de même pas nous endormir, nous devons rester vigilants. D’autres données ont permis de voir qu’il existe des médicaments  de qualité inférieure qui continuent à circuler », selon  le professeur Djibril Fall, directeur du contrôle de la qualité de l’agence sénégalaise de réglementation pharmaceutique (ARP). Selon lui, si aujourd’hui, le Sénégal a pu contrôler les médicaments antipaludiques, d’autres programmes font contrôler leurs médicaments ailleurs parce que le laboratoire n’est pas habilité,  cela constitue un manque à gagner pour le pays. L’accréditation pourrait donc rassurer par rapport au contrôle de la qualité.  «  Les expériences et  compétences sont là et le Sénégal participe tous les ans à des exercices inter-calibrages des tests qui se font dans différents pays avec des laboratoires accrédités et non accrédités. L’accréditation pourrait renforcer les équipements et la formation des intervenants et formaliser la démarche qualité » dit-il. Et d’ajouter: « Une gamme importante de médicaments contre le diabète l’hypertension artérielle circule et devrait être contrôlée pour de bon traitement en évitant d’éprouver le système de santé avec des médicaments non adéquats au traitement ».

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