Avec la Pandémie du coronavirus, à l’image du monde, le Sénégal fait face à des difficultés réelles en termes d’importations qui ont connu une baisse comme c’est le cas pour les exportations. Ce qui a de réels impacts sur le plan économique, mais également social, si l’on sait que notre pays dépend grandement d’importations de produits en tous genres. Face à cette tyrannie, avec son corolaire de désagréments – cela coûte des centaines de milliards Cfa – il est évident qu’il faut bien penser à changer de paradigme en misant surtout sur le consommer local et le patriotisme économique.
Par Abdoulaye MBOW
Quoique l’on dise, le Sénégal fait face à un déficit commercial pour un pays qui importe essentiellement des produits pétroliers (en attendant l’exploitation de notre pétrole), des biens d’équipement et surtout des produits alimentaires. Une situation rendue plus difficile avec l’apparition de la Pandémie du coronavirus qui bloque tous les secteurs de l’activité économique, sociale, éducative… à travers le monde. Et le Sénégal n’est pas épargné. Ce qui n’est pas sans conséquences, puisqu’il existe une réelle baisse sur les chiffres en termes d’exportation comme d’importations.
Ce qui veut dire que cette Pandémie pousse à la réflexion sur l’autoroute des grands changements, surtout relativement au “consommer local”. Et pour cause, le riz qui est la première denrée de consommation nationale, coûte excessivement cher au pays. La meilleure illustration se trouve dans les données douanières qui révèlent qu’entre le 1er janvier 2017 et le 31 août 2018, pas moins de deux (2) millions de tonnes de riz sont entrées au Port de Dakar pour un montant de près de 450 milliards Cfa. Ce qui veut dire qu’il est impératif de penser à accélérer l’atteinte de l’autosuffisance en riz et miser sur la consommation locale de cette denrée produite au Sénégal.
Des productions et des interrogations
Pourtant, dans le cadre du Plan Sénégal émergent (Pse), le Président Macky Sall avait lancé un programme d’autosuffisance en riz, avec l’objectif d’atteindre la barre d’un million de tonnes équivalent à 1,5 million de tonnes de Paddy pour les besoins des foyers sénégalais. Du côté de la filière arachide, le Sénégal dépasse la barre du million de tonnes.
Malheureusement, faute d’industrie pour la transformation du produit, les quantités les plus importantes traversent nos frontières, parce que vendues surtout aux Chinois. Ces derniers transforment l’arachide que le Sénégal importe en produits finis. Combien de milliards perdus ?
Pour le lait, c’est pratiquement le même constat. Pourtant, annuellement, la production locale est estimée à plus de 200 millions de litres. Malgré tout, le Sénégal importe du lait, moins taxé que le lait local. Une véritable aberration d’approche qui ne motive pas un investissement pour des industries privées modernes. Ce qui veut dire que le consommer local est d’actualité quand on sait que les importations, globalement, avoisinent le montant des 400 milliards Cfa. Essentiellement, le Sénégal a atteint l’autosuffisance en oignon et continue d’en importer ; les productions en pomme de terre et autres produits horticoles ont doublé, si l’on se réfère aux dernières données produites par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd).
Au-delà, l’artisanat et d’autres métiers courants peuvent mieux se porter, non sans oublier la commande publique qui doit être moins extravertie.