Des coups de feu ont été entendus dans la nuit du 18 au 19 mai aux abords du Palais de la Nation, où siège la présidence de Félix Tshisekedi. La résidence de Vital Kamerhe, son allié et chef de l’UNC, a également été ciblée par une attaque.
La situation demeurait incertaine ce dimanche matin, quelques heures après les événements survenus dans le quartier de la Gombe, à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC).
Selon Michel Moto Muhina, député et porte-parole de Vital Kamerhe, la résidence du chef de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) a été prise pour cible aux alentours de 4h30 par un groupe d’hommes armés en tenues militaires.
Tentative de coup d’État déjouée
Le porte-parole de l’armée congolaise, le général de brigade Sylvain Ekenge, a annoncé dans un bref message diffusé à la télévision publique que les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) avaient déjoué une tentative de coup d’État ce dimanche 19 mai.
« Nous avons neutralisé les auteurs de cette tentative de coup d’État et certains d’entre eux ont été arrêtés », a déclaré le général Ekenge. Il a ajouté que la situation est désormais sous contrôle et a exhorté les habitants de Kinshasa à reprendre leurs activités quotidiennes.
Les événements de la nuit
Aux environs de 4h30 du matin, des coups de feu ont retenti dans le quartier de la Gombe. Une vingtaine de militaires, identifiés comme appartenant aux FARDC, ont tenté de prendre d’assaut la résidence de Vital Kamerhe. Deux policiers chargés de sa protection ont été tués, ainsi qu’un des assaillants. Les attaquants ont ensuite pris la direction du Palais de la Nation, où ils se sont brièvement retranchés.
La Garde Républicaine a rapidement sécurisé la zone autour du Palais de la Nation. Des blindés ont été déployés et les assaillants ont été neutralisés. Selon des sources sécuritaires, les assaillants portaient des uniformes militaires et arboraient le drapeau du Zaïre. Certains d’entre eux parlaient anglais et se sont revendiqués de la diaspora congolaise.
Vital Kamerhe et sa famille sont en sécurité malgré l’attaque. Michel Moto, député de Walikale et bras droit de Kamerhe, a publié un message sur Twitter confirmant que la famille est saine et sauve, mais sous le choc. « Nous remercions les FARDC pour leur intervention rapide et efficace », a-t-il déclaré.
Des indices troublants
L’armée a également découvert des passeports canadiens et américains sur certains des assaillants, ce qui a soulevé des questions sur l’implication possible de membres de la diaspora dans cette tentative de coup d’État.
Cette découverte a suscité des spéculations sur les motivations et les soutiens des assaillants. Les autorités congolaises n’ont pas encore fourni d’informations supplémentaires sur ces découvertes, mais une enquête est en cours.
Le général Sylvain Ekenge a conclu son message en rassurant les citoyens de Kinshasa que la situation est sous contrôle et que les responsables de cette tentative de coup d’État seront traduits en justice. Une conférence de presse est attendue dans les prochaines heures pour fournir plus de détails sur l’opération et les mesures de sécurité supplémentaires. « Les FARDC restent vigilantes et déterminées à protéger la nation contre toute menace », a-t-il affirmé.
Contexte politique et implications
Cet incident intervient dans un contexte de tensions politiques croissantes en RDC. Les relations entre les différentes factions politiques sont tendues, et la sécurité nationale est un sujet de préoccupation majeur. La tentative de coup d’État avortée pourrait avoir des répercussions importantes sur la scène politique nationale.
Les relations diplomatiques avec les pays impliqués, indirectement ou directement, par la découverte des passeports étrangers sur les assaillants, pourraient également être affectées. Le gouvernement congolais pourrait chercher à obtenir des explications de la part des autorités canadiennes et américaines concernant l’implication de leurs ressortissants.
En attendant plus d’informations, la population de Kinshasa reste en alerte, espérant que la stabilité précaire du pays ne soit pas davantage compromise par ces événements dramatiques. Les autorités congolaises entendent renforcer les mesures de sécurité pour prévenir de futures tentatives de déstabilisation.
AVEC INFODROME