Pharmacien biologiste de son état, Aloyse François Diouf risque six mois de prison ferme. Il est traduit en justice par ses frères pour coups et blessures volontaires et menace de mort.
Après avoir vécu durant des mois dans la terreur, la fratrie Diouf traduit un des leurs à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. Aloyse François Diouf, puisque c’est de lui qu’il s’agit, n’épargne aucun membre de sa famille. Même ses géniteurs subissent sa violence.
Ainsi, il a été jugé hier, pour coups et blessures volontaires et menace de mort. Selon Pierre Diouf, un des plaignants, ils se sont disputés plusieurs fois avec leur frère. Mais la goutte d’eau qui a fait déborder le vase remonte au moment où la famille s’apprêtait à l’évacuation de leur père malade
En effet, dit-il, le prévenu qui, de surcroît, est un pharmacien biologiste, souhaitait que leur père soit soigné au Sénégal. Mais d’après Pierre, un jour, il a reçu l’appel de son frère. Celui-ci lui demandait où ils en étaient avec l’évacuation de leur papa. “Quand je lui ai répondu par l’affirmative, il m’a envoyé me balader en m’injuriant. Quand on s’est vu, je lui ai dit : répète-le et je vais te casser la gueule. On s’est empoigné. S’en est suivi des coups qui ont surgi de part et d’autre’’, a relaté Pierre qui reconnaît avoir attaqué son frère en premier, car il était à bout.
Poursuivant sa narration, il renseigne que son frère est revenu le retrouver au parking et lui a aspergé du soude au visage. J’ai failli perdre la vue. “J’ai été sauvé de justesse par un médecin qui a assisté à la scène’’, renseigne-t-il.
Par ailleurs, il révèle qu’Aloyse n’en est pas à sa première plainte contre lui. Il soutient qu’il a eu des ennuis avec la justice, pour s’en être pris à une fille. “La famille s’est mobilisée pour le faire libérer’’, dit-il
D’ailleurs, à ce propos, Jean-Christophe Diouf, un autre frère du comparant, précise que celui-ci a une fois fait l’objet d’un retour de parquet. “Il a dit qu’il va tous nous tuer, suite à une plainte déposée par notre sœur Marie-Claire Diouf’’, relate Jean-Christophe.
Ses propos ont été réitérés par sa sœur qui affirme que le prévenu a eu des soucis avec sa fille de 10 ans. A en croire celle-ci, depuis lors, Aloyse est devenu plus violent. Ce que ce dernier conteste avec véhémence.
“Le 2 février, Pierre m’a demandé un pass vaccinal et j’ai refusé. A l’issue de notre bagarre, j’ai eu une ITT de 21 jours, mais la procédure est bloquée à cause de Virginie qui est fondée de pouvoir au Trésor. Il m’a donné des coups et j’ai riposté. Il est revenu en tenue de sport et m’a dit de le tuer. Le même jour, il est revenu me rentrer dedans, alors que j’étais au téléphone. La soude était tombée. Jamais, je n’ai menacé personne’’, s’est-il défendu. “Ils ont décidé de me sacrifier, car ils savent que j’ai un certificat médical’’, fulmine-t-il.
Pour couronner le tout, l’avocat de la partie civile lui lit un message qu’il a envoyé à sa mère. “Tu es la pire des mères. C’est normal, puisque tu as épousé un monstre’’, a-t-il envoyé à celle qui l’a mis au monde. Pour se justifier, il soutient qu’en envoyant le texto, il était fâché.
L’avocat des parties civiles a réclamé la somme de 3 millions de francs CFA pour chacun de ses clients qui sont traumatisés par leur frère. Prenant la parole pour ses réquisitoires, le maître des poursuites a requis une peine de six mois d’emprisonnement ferme contre le prévenu. L’avocat de la défense a, pour sa part, sollicité une application bienveillante de la loi, en invitant le tribunal à ne pas prendre en compte le procès-verbal d’enquête, car son client ne l’a pas signé. Le tribunal rendra sa décision le 11 mars prochain.