Par Pape Moussa TRAORÉ
Après Mbacké, Touba, Kaolack, Tivaouane, entre autres localités, les populations ont manifesté pour la levée du couvre-feu qui a été instauré dans le cadre de l’état d’urgence pour lutter contre le coronavirus. Ces incidents ont eu un effet de contagion. En début de soirée d’hier, la région de Dakar a pris le relais. D’abord, les habitants des deux quartiers jumelés Niarry Tally et Grand Dakar ont ouvert le bal en brûlant des pneus dans la rue, juste au rond-point «Khayrou Bi» pour manifester leur désaccord contre le couvre-feu.
Cette zone a attiré l’attention de plus d’un. L’armée est venue en renfort aux forces de l’ordre pour «tuer la manifestation dans l’œuf». Le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, n’a pas été en reste. Avec sa délégation, le premier flic a fait un tour dans les zones «chaudes» de la capitale. Un livreur a été blessé au bras. Au même moment, Hlm Grand Yoff, Arafat et Pikine sont entrés dans la danse. Des centaines de jeunes sont sortis pour affronter les forces de l’ordre pour dire non au couvre-feu imposé par les autorités étatiques depuis le 23 mars dans le cadre de l’état d’urgence.
De telles menaces vont sans doute contraindre le président de la République à prendre une décision hâtive. C’est sans conteste l’un des points essentiels soulevés lors de la réunion du Conseil des ministres. En effet, le chef de l’Etat, Macky Sall, a instruit à ses ministres des Transports terrestres et aériens, et de l’Intérieur, en l’occurrence Oumar Youm et Aly Ngouille Ndiaye, à travailler avec les acteurs du secteur des transports pour la levée des restrictions, selon des modalités à convenir. Dans tous les cas, une décision «responsable» est attendue dans les prochaines heures.