Depuis plusieurs années nous vivons dans un monde au bord de l’implosion, ou la loi du fort règne. Un monde globalisé, unilatéral, sans Leader charismatique, dans lequel certaines Institutions, loin de jouer leur rôle, dire le Droit ou rendre Justice, montrent leurs limites.
Partout, le massacre de la planète se poursuit malgré les avertissements de spécialistes avisés, des guerres sont provoquées au nom de la mainmise sur les matières premières, les droits des peuples bafoués de façon honteuse, des embargos injustes appliqués sur des populations anéanties.
Les personnes âgées deviennent des fardeaux dans certains pays en Occident.
Les jeunes du monde entier se sont révoltés durant l’année 2019 face à des dirigeants sourds à leurs revendications, pour remettre en question un système qui ne met au centre de ses préoccupations, ni l’humain, ni l’environnement.
Fin 2019, comme un coup de tonnerre le COVID 19, ce petit parasite, nous est tombé sur la tête, sans distinction de race, de sexe ou de position sociale, nous mettant face à nos contradictions et remettant les pendules à l’heure.
NÉCESSITE DE RÉORGANISER UN SYSTÈME INTERNATIONAL DÉFAILLANT
Le COVID 19, en mettant à la même enseigne tous les habitants de la planète, qu’ils soient du Nord ou du Sud, riches ou pauvres, jeunes ou vieux, têtes couronnées ou non, nous rappelle notre vulnérabilité et notre devoir d’humanité, de justice et de solidarité.
A quoi servent la compétition féroce et l’accumulation effrénée de richesse si nous devons tous être engloutis sous une terre meurtrie ?
Un seul coronavirus a suffi pour faire trembler la terre entière, faire s’agenouiller les grands de ce monde et foudroyer une économie mondiale florissante. Qu’en sera-t-il des prochains coronavirus et des conséquences du réchauffement climatique ?
Nous avons assisté, en un temps record à, l’effondrement du cours de l’or noir, la déroute des marchés financiers, la fermeture des frontières, l’arrêt du trafic aérien, terrestre et maritime, au confinement des populations.
Ce grand chaos mondial a fait plusieurs révélations :
La faiblesse du système sanitaire de l’Amérique malgré sa super puissance, l’impossibilité en Europe d’éviter l’hécatombe malgré une infrastructure médicale développée et leur difficulté à adopter une stratégie commune face à la même menace ;
La force de réaction de la Chine, premier pays touché par la maladie, malgré quelques errements au début de la contamination, mais également son importance sur l’échiquier international ;
La promptitude de l’Afrique, dernier continent touche, à réagir et anticiper.
Les dirigeants africains, qui connaissent mieux que quiconque les réalités du continent et les besoins de leurs populations, ont pu prendre des mesures adéquates.
Cependant, force est de constater que l’Occident, même couché, voudrait regarder de haut une Afrique debout, et lui prédire une hécatombe qui n’aura pas lieu parce que, sur le continent africain, l’humain est le remède de ses semblables, et que la Foi peut soulever des montagnes.
L’enseignement à tirer de l’avènement du COVID 19 est que l’attitude condescendante de l’homme occidental doit cesser. Il faut une mise à niveau du système international, une réorganisation en profondeur, pour remettre l’humain au centre des préoccupations.
La mondialisation n’est pas le problème, mais le non-respect mutuel, les droits bafoues et l’injustice dans le monde.
LE MESSAGE POUR L’AFRIQUE ET LE SENEGAL
L’Afrique doit apprendre de cette crise mondiale provoquée par le COVID 19 pour faire face aux menaces actuelles et d’autres à venir.
C’est l’union qui fera la force du continent.
Le morcellement artificiel de l’Afrique ainsi que les diverses langues importées ne doivent pas constituer des facteurs de division, car ce qui nous détermine ce sont des valeurs, un patrimoine commun, une communauté de destin et de dignité.
L’Afrique doit faire cesser les préjugés en imprimant une nouvelle empreinte sur l’échiquier international, faire taire les armes sur le continent, reprendre les parcelles de souveraineté concédées telles que la sécurité, l’indépendance monétaire, qui émanent d’une volonté populaire, définir ses propres priorités loin des slogans venus d’ailleurs et des combats artificiels. La vraie guerre à gagner est celle qui permettra à la jeunesse africaine de s’épanouir sur le continent et d’y faire éclore ses talents.
Au Sénégal, malgré ces temps difficiles de pandémie, il y a des raisons d’espérer un futur meilleur. La promptitude avec laquelle le chef de la République, a réagi pour endiguer la maladie et soulager les populations et les entreprises impactées, la générosité des donateurs ainsi que l’union sacrée autour de la lutte contre le COVID 19, de toute la classe politique, l’engagement du secteur médical, du secteur privé, des médias, artistes, chercheurs, les innovations des universitaires et start up dans la recherche de solutions, l’implication des couturiers dans la confection de masques, est une source de fierté. Cela prouve que la richesse n’est pas de l’or qui brille au fond d’un coffre, elle est dans le cœur de l’humain, dans la résilience et la solidarité.
Vivement que cet élan soit sauvegardé et reconduit face aux nombreux autres défis liés notamment au développement, et à la nécessité de lutter la violence grandissante accentuée par la consommation d’alcool et de drogue par de nombreux jeunes.
Marie Ndiaye
Scénariste, productrice de cinéma
Mariecdiaye@gmail.com