Covid – 19 et les salles de jeu au Sénégal

Un constat : le danger est là, bien là, plus que jamais présent. Le communiqué de presse N°312 du ministère de la Santé d’hier, sonne comme une sirène d’alerte. Insistons sur le danger : 220 tests positifs, 5 décès, 35 cas en réanimation, 164 cas communautaires. Le signal d’alerte, apprend-on, date de la Seconde Guerre mondiale et visait à prévenir les populations en cas d’attaque aérienne. Avec cette pandémie de la Covid-19, nous sommes bien en guerre, disait d’ailleurs le président de la République, en mars dernier. Aujourd’hui, il souligne la “gravité de l’heure” et prend des mesures contraignantes comme le couvre-feu à Dakar et à Thiés. Un autre constat : ces mesures sont chahutées ici et là par des jeunes qui “jouent” avec des forces de l’ordre lourdement armées. Mais le plus désolant, réside dans le fait que nombre de Sénégalais bien que volontaristes, triment et se heurtent à la dure réalité. C’est la croix et la bannière pour rentrer tôt chez soi, après une journée de travail forcément bâclée du fait de cette conjoncture…de feu. Ceux qui dénoncent un pilotage-à-vue dans les prises de décisions et défient les gouvernants, n’ont pas tout à fait tort. Les exigences pour lutter contre le coronavirus, ne peuvent être efficaces que si tous les acteurs se sentent concernés et soient d’accord sur des règles de conduite applicables. Ce qui se passe dans le secteur du transport est une illustration parfaite d’une “désorganisation organisée” contre de pauvres citoyens à qui on exige un respect strict de la loi. Dans un tel contexte, ce n’est pas une surprise si les autorités prêchent dans un vide intrigant. Leurs signaux ne sont ni audibles ni mobilisateurs. Pire, ils sont anxiogènes car provoquant un stress supplémentaire à une population qui souffre déjà de plusieurs maux. Oui, l’heure est grave. Le dire si simplement, ne suffit pas…

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