Par Mohamed NDJIM
Des spectacles tombés à l’eau, aux tournages cinématographiques caducs, en passant par le report de la quatorzième édition de la biennale de l’Art africain contemporain (Dak’Art 2020), le monde de la culture n’est pas épargné par la pandémie du covid-19. Orpheline de Manu Dibango, l’industrie musicale subit elle aussi les contrecoups du coronavirus. Artiste de son état, Elzo Jamdong est actuellement confiné en France.
Le rappeur n’en est pas moins actif – créativement parlant. Il vient, malgré tout, de sortir une production intitulée “Antidote”, un opus favorablement accueilli par le public, si l’on se fie à l’audience sur internet. La distanciation sociale peut être contrebalancée par les autoroutes du numérique. Ce qu’illustre l’artiste qui a tenu une conférence de presse sur internet, plus précisément via Instagram, pour évoquer son “Antidote”.
Le titre fait ouvertement allusion au coronavirus auquel tout le monde veut trouver un remède. Elzo y évoque, en sus de la pandémie, d’autres maux auxquels est confronté le continent. Le propos résonne comme un diagnostic sans complaisance, une invite à la prise de responsabilité. L’écho militant est accentué par des références à Guelwaar d’Ousmane Sembène et à Victor Schœlcher, journaliste et homme politique français qui a milité pour l’abolition définitive de l’esclavage.