En Conseil des ministres, ce mercredi, le Président Macky Sall a informé son gouvernement de sa décision de créer un Conseil national pour l’insertion et l’emploi des Jeunes (Cniej) logé à la présidence. Cette énième trouvaille du président pourra t-elle atténuer le désarroi des jeunes ? Difficile de ne pas répondre par la négative car cette création n’est rien d’autre qu’un cautère sur une jambe de bois, pour ne pas dire un calmant destiné à amadouer les jeunes après son incapacité à régler les 5OO mille emplois promis en 2012 avant de revenir à la charge lors de la campagne de la présidentielle de 2019 pour leur faire miroiter 1 million d’emplois en cas de réélection. Aujourd’hui il ne parle même plus de cette promesse et n’ayant plus rien à leur proposer, sort de son chapeau magique le Cniej. Une trouvaille qui ne risque pas de calmer la déception des jeunes, qui, fatigués d’être ballottés entre engagements non tenus et promesses non respectées ont fini par se ruer par milliers dans les embarcations de fortune dans l’espoir d’aller faire fortune ailleurs. D’ailleurs depuis qu’il est à la tête de l’État, combien de structures pour l’emploi des jeunes Macky Sall a t-il créés mais qui n’ont servi à rien, si ce n’est caser la clientèle politique. AJEB Agence pour l’Emploi des Jeunes des Banlieues ANAMO Agence nationale de la Maison de l’outil ANEJ, Agence nationale pour l’Emploi des Jeunes etc. Il serait vraiment fastidieux de toutes les lister. C’est pourquoi, il ne faut pas s’attendre à grand chose de cette nouvelle création du président Sall qui n’est qu’un placebo alors que les jeunes ont besoin de remède efficace pour soulager leur souffrance. Pour lutter contre le chômage massif des jeunes, point n’est besoin de chercher loin, il faut une industrialisation du pays, venir en aide aux petites et moyennes entreprise en leur donnant les marchés au lieu de tout donner aux étrangers, particulièrement à la France. Il faudra aussi développer le secteur de l’agriculture avec de l’agro business. Parce que le secteur agricole, bien géré peut être un grand pourvoyeur d’emplois, d’autant que la population sénégalaise est composée pour une grande partie de ruraux. Malheureusement n’ayant pas les moyens de valoriser leur potentiel ils sont venus s’installer en masse à Dakar. Pourtant l’état aurait pu rentabiliser ce potentiel, malheureusement le constat est que le Sénégal dispose d’assez de terres cultivables, de ressources humaines suffisantes et de moyens financiers conséquents malgré tout le pouvoir peine à trouver la bonne formule pour donner du travail aux jeunes. Il est ahurissant d’entendre le président Sall qui, après s’être emmuré dans un silence assourdissant devant le drame des jeunes qui meurent par centaines, sortir subitement de son mutisme pour exiger de son ministre en charge de l’Emploi, Dame Diop, de lui soumettre « dans les plus brefs délais, une stratégie nationale d’insertion professionnelle (SNIP) qui accorde une priorité fondamentale aux jeunes diplômés, en cohérence avec les dispositifs publics (DER F/J, ADEPME, FONAMIF…) Mais ce n’est pas en créant des slogans et autres structures qui sont en réalité des coquilles vides d que le pouvoir parviendra à juguler le lancinant problème du chômage des jeunes.
Avec Tribune