Dans le cadre de ses œuvres de bienfaisance, le Lions Club se lance au secours des grands brûlés en portant le projet de création d’un centre pour leur prise en charge. Une initiative qui vient à son heure, si l’on sait que le Sénégal ne dispose pas pour le moment d’une telle infrastructure, alors que le nombre de brûlés par an est estimé à 20 mille dont 2 mille cas graves avec un taux de mortalité de l’ordre de 71% à 100%
«Conscient du fait que l’État ne peut pas tout faire devant les nombreux besoins et sollicitations des populations, le Lions Club s’investit du mieux qu’il peut pour essayer de leur venir en aide. C’est dans ce cadre qu’il a construit de nombreuses écoles, des dispensaires et maternités équipés, réalisé des campagnes de dons de sang, de dépistage de maladies, d’éducation et de sensibilisation etc. C’est aussi dans ce cadre qu’il compte porter le projet de création d’un centre pour la prise en charge des grands brûlés», a déclaré Denis Ndiaye, hier, lors d’une conférence de presse de sensibilisation sur les brûlures industrielles et domestiques. Selon le directeur exécutif du projet, «au Lions Club, l’idée de ce projet de centre de grands brûlés remonte à 2009, après qu’il se soit rendu compte de l’inexistence d’une telle structure, suite au décès d’un des leurs causé par l’explosion d’une bonbonne de gaz. Déjà engagé dans plusieurs projets importants, c’est en 2014-2015 que les actions pour ce projet ont démarré», a renseigné Denis Ndiaye. Qui poursuit : «C’est ainsi que le Lions Club, dans un premier temps, a mobilisé ses partenaires et collecté de l’argent pour financer la réalisation du dossier complet du projet. C’est dans ce cadre qu’ont été réalisées les études épidémiologiques, les études architecturales, le cahier des charges et les études de sol en collaboration avec le Chu de Fann et le ministère de la Santé et de l’action sociale». Dans le même sillage, le directeur exécutif d’ajouter : «Celles-ci ont ainsi montré qu’au Sénégal, les structures sanitaires recevaient en moyenne 20 mille brûlés par an dont les 10% étaient des brûlés graves, avec pour ceux-ci, un taux de mortalité très élevé, voire insoutenable, de l’ordre de 71% à 100% . Selon les autorités sanitaires, la prise en charge de ces derniers est très difficile et nécessite des structures d’accueil spécialisées qui leur sont dédiées. Ce type de centre n’existant pas en Afrique de l’Ouest, il est le plus souvent nécessaire d’évacuer les victimes au Maroc ou en Europe quand l’état de santé et la situation financière du patient le permettent», a encore laissé entendre Denis Ndiaye. Qui révèle que ce projet d’implantation du centre des grands brûlés comporte plusieurs volets et est estimé à 4, 2 milliards Cfa.
À sa suite, le docteur Oumar Kane, chef du projet médical du centre de traitement des brûlés, dira : «Les statistiques parlent d’elles mêmes et sont effroyables du fait du taux de mortalité élevé. La première cause de décès est infectieuse, 80% des cas», a révélé le docteur. Qui ajoute : «C’est pourquoi la création d’un centre est indispensable, car les brûlés doivent être isolés pour éviter les cas d’infection», a prévenu le docteur Kane. Ajoutant au passage que «la brûlure est devenue une spécialité, c’est pour cela qu’il faut une unité de spécialistes parce que la prise en charge des brûlés est multidisciplinaire», a t-il fait savoir.
Pour la matérialisation de ce projet, le Lions Club lance un appel à l’État pour qu’il l’inscrive dans le budget de 2020 afin qu’il puisse démarrer au grand soulagement des populations.