Crises du système éducatif : Des acteurs ouvrent des pistes de solution

La baisse de niveau dans le milieu scolaire est de plus en plus inquiétante. Cette problématique causée, selon certains chercheurs, par une crise scolaire, de l’éducation et des valeurs, est en train de prendre des proportions alarmantes.  
 
Lors d’un panel organisé hier, dont le thème est intitulé «Crise scolaire, crise de l’éducation, crise des valeurs : cause, conséquences et solutions possibles», des enseignants-chercheurs de l’Ucad ont fait un diagnostic sur cette situation de l’école sénégalaise.  “Un travail de toute une équipe de recherche composée de plusieurs spécialistes a montré que les causes des crises de notre système éducatif sont multiples. Mais il y en a une qui est fondamentale. Il s’agit de la multiplicité des systèmes éducatifs que nous avons”, explique Souleymane Gomis, enseignant-chercheur au Département de sociologie de l’Ucad.
 
Selon ce dernier, le Sénégal a plusieurs modèles, à savoir l’école française, l’école arabe, l’école franco-arabe et les daaras. À côté de ces modèles, il y a une école dite communautaire, la maison de l’outil, la case des tout-petits, des écoles professionnelles et technologiques. En fait, le Sénégal a une multitude de modèles d’école qui fait qu’on ne forme pas un même type de citoyen, constate l’enseignant-chercheur.
 
“À la base, nous sommes à l’origine de nos propres problèmes. Les crises ne sont rien d’autre qu’une sorte de rupture qui constitue une ligne de démarcation entre ce qui existe et ce à quoi nous aspirons. Les crises que nous vivons sont même en quelque sorte une nécessité”, renseigne-t-il.
 
Pour résoudre ces crises, “il faut, propose M. Gomis, dans un premier temps, un État fort qui aurait le courage d’uniformiser son modèle d’enseignement, avec un tronc commun à la base et des branches différentes à la sortie. On peut commencer la formation du citoyen sénégalaise dans une école de tronc commun, dans un modèle qui sera adossé à notre projet de société. C’est-à-dire une véritable école sénégalaise, non pas une école étrangère au Sénégal ou une école dite française, arabe, franco-arabe… Mais une école sénégalaise qui prendrait en compte toutes les variantes”.
 
Son collègue Moussa Fall, inspecteur général de l’éducation et de la formation, préconise un travail pour retrouver nos valeurs. Et pour cela “il faut commencer par enseigner les enfants dans leurs langues. On pose souvent le débat sur la pluralité de langues. On a la même chose aussi bien en Europe, en Amérique qu’en Asie. Ce sont les mêmes situations. Et eux, ils se sont appuyés sur leurs langues, les langues de leurs enfants, pour les instruire d’abord afin d’avoir la compétence de lire. Une fois qu’on sait lire et écrire sa propre langue, on peut faire un transfert très simple vers le français et toute autre langue”, propose-t-il. 

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here