Dans l’attente du Conseil présidentiel : Sédhiou rugit, rougit et rajeunit

Dans l’attente du Conseil présidentiel : Sédhiou rugit, rougit et rajeunit
Il ne se passe pas un jour sans que des populations, ayant comme locomotive la jeunesse, arpentent les rues, arborant des foulards ou des brassards rouges, pour revendiquer de l’électricité, de l’eau, des routes ou des ponts. Les communes de Karantaba et de Kolibantang, dans le département de Goudomp, sont les premières à rugir et à rougir. Au motif de leurs revendications, figure le bitumage de la route Sandiniéry – Karantaba, Diareng – Kolibantang, tout comme l’accès à l’électricité et à l’eau potable. Comme pour rappeler au président ses promesses de 2015 sur l’électrification de 800 villages.
 
Des engagements que les populations de la commune de Dianah Bah, dans le département de Sédhiou, ont remis sur la table du chef de l’État, à travers une marche toute rouge pendant laquelle elles dénoncent la marginalisation de près de 500 villages dans ce programme d’électrification rurale qui ne s’intéresse, à leurs yeux, qu’aux chefs-lieux de commune.
 
Elles ont saisi l’occasion, également, pour exiger la reconstruction du pont Alioune Souané de Diopounda, qui menace ruine. L’accès est même interdit aux gros-porteurs dès les premières pluies.
 
Comme s’ils s’étaient passé le mot, les villages de Tambanabah et Tambananding, dans la commune de Bambali, ont également investi la rue pour les mêmes revendications.
 
À côté de ces mouvements de colère, les acteurs politiques appellent à l’unité, pour réserver au président Macky Sall un accueil sans précédent. Le mouvement Vision Sédhiou, dirigé par Jean-Pierre Senghor, Secrétaire exécutif du Conseil national à la sécurité alimentaire, a mobilisé ses membres pour demander une couleur et un slogan uniques autour du président de la République. Il a dit à qui veut l’entendre que seule la personne de Macky Sall compte et rien d’autre.
 
La Convergence des jeunesses républicaines est également montée au créneau pour appeler à l’unité, mais surtout à imposer sa marque pour ne pas jouer les seconds rôles, a dit son coordonnateur Abdoulaye Souané.
 
En attendant, Sédhiou cache ses monstruosités. La ville rajeunit dans la précipitation. Des ouvriers donnent des coups de pinceau sur les poteaux électriques, sur les arbres et sur les bâtiments publics situés sur le passage du président. La gouvernance a également reçu une bonne dose de peinture, de rééquipement et de réinstallation électrique. Pour cacher les abris provisoires d’une école élémentaire de la commune, des banderoles ont été érigées au-dessus du mur de clôture. Le camion de ramassage des ordures ménagères, comme par miracle, entre dans les quartiers où il n’a jamais été aperçu, sous prétexte que les routes étaient impraticables.

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