La progression galopante du variant Delta constitue un test grandeur nature pour les vaccins contre le Covid-19. Beaucoup plus contagieux que ses prédécesseurs, ce variant, détecté pour la première fois en Inde, provoque en effet depuis quelques mois une forte hausse des contaminations dans la plupart des endroits du globe où il se propage.
En revanche, son effet n’est pas uniforme sur le plan de la mortalité. Dans les pays occidentaux, les courbes de mortalité ne suivent plus la même trajectoire que les courbes de contaminations, comme c’était le cas lors des précédentes vagues. Cela s’explique indéniablement par l’importance des taux de vaccination, qui permet de limiter le nombre de cas graves, et donc les décès, en particulier au sein des populations les plus vulnérables.
Cette observation empirique confirme l’effet protecteur des vaccins, y compris contre le variant Delta, mis en évidence par les études scientifiques. Un article publiée le 21 juillet 2021 par le New England journal of Medicine confirme que deux doses du vaccin Pfizer-BioNTech continuent de bien protéger contre les formes graves. Il assure une protection de 88 % quand il s’agit du variant Delta, contre 93,7 % face au variant Alpha. Idem pour le vaccin AstraZeneca (67 % pour le Delta, 74,5 % pour le Alpha), ce qui permet dans les deux cas d’éviter des hospitalisations – comme indiqué dans une étude « préprint » publiée par Public Health England en juin 2021.
En revanche, parmi les pays en développement, qui n’ont pour l’instant qu’un accès limité aux vaccins, la hausse vertigineuse du nombre de cas liés au variant Delta s’accompagne toujours d’une mortalité importante. Ainsi, en Afrique du Sud, où le le Delta représentait 95 % des infections à la mi-juillet, pour une couverture vaccinale de 3 % de la population, la courbe de mortalité s’approche du pic de la deuxième vague, en janvier 2021, avec des centaines de morts quotidiennes.
Méthodologie
Pour établir ces graphiques, nous avons calculé le taux de nouveaux cas par jour pour 100 000 habitants, ainsi que le nombre de morts pour 1 million d’habitants ; ce faisant, il est plus simple de corréler ces deux données.
Par ailleurs, l’échelle n’est pas la même afin de mieux lire le nombre de victimes, enfin les décès ont été décalés de sept jours afin d’être alignés à la hausse ou la baisse des cas.
Selon les pays, la politique vaccinale n’étant pas la même, la mention « ouverture de la vaccination à la population générale » correspond à l’accès à la vaccination des moins de 50 ou 55 ans, autrement dit une fois que les sujets vulnérables ont logiquement été vaccinés.