Le football sénégalais brille de mille feux. Le sacre de la sélection U20 à la CAN de la catégorie est le dernier épisode d’une série de succès inaugurée avec le premier titre de champion d’Afrique des Lions A. Entre les deux victoires, les Lions de beach soccer ont remporté la CAN de leur spécialité et ceux locaux ont gagné le CHAN.
Cet enchaînement de performances inédit met en lumière les efforts de la Fédération sénégalaise de football (FSF), particulièrement son président, Me Augustin Senghor. Le management de celui qui est en même temps maire de Gorée et vice-président de la CAF est saluée partout.
Pourtant avant de devenir ce héros que tout le monde célèbre, l’avocat a été longtemps considéré comme un zéro. Un dirigeant au faible charisme et aux méthodes décalées par rapport aux exigences de la haute compétition, du football moderne.
Sa tête a d’ailleurs été à une époque réclamée. D’aucuns lui imputaient les multiples échecs des Lions A (CAN 2012, 2015, 2017 et 2019 et Mondial 2018). «Certains membres du gouvernement l’avaient rencontré pour lui demander de démissionner. Il avait refusé, il a eu le courage et l’abnégation pour tenir le cap», a confirmé l’ancien président du Jaraaf Wagane Diouf dans L’Observateur qui est revenu, vendredi, sur le parcours de Me Senghor à la tête de la FSF.
Le vice-président de la CAF a pris les rênes de l’instance en 2009. C’était au terme de la mission du Comité de normalisation du football sénégalais, plongé à l’époque dans une crise qui avait emporté ses dirigeants élus. L’avocat s’est avancé à pas hésitants vers le fauteuil présidentiel qu’on lui proposait. Il «a été retissant à deux reprises avant d’accepter», a révélé l’ancien vice-président de la FSF Momar Ndiaye, témoin de l’intronisation du concerné.
Ce dernier d’ajouter : «Diriger la Fédération à l’époque était quelque chose de suicidaire. Il n’y avait pas de moyens, c’était le néant. On avait des problèmes de primes, de billets d’avion pour sortir du Sénégal. Mais Augustin a relevé le défi.»