La spécialisation en médecine est aujourd’hui un sujet d’actualité. Le Sénégal et les pays subsahariens manquent de spécialistes. En plus des spécialistes en quantité, il faut faire de sorte que les facultés et institutions puissent former des spécialistes en qualité. Dans ce dessein, il est important que la formation se fasse dans un cadre idéal. C’est-à-dire que le docteur en spécialisation ait les moyens et sources financières, pédagogiques, l’environnement qui lui permettent d’acquérir des connaissances, des aptitudes.
Ainsi il pourra demain être un produit fini bien formé, capable de répondre aux attentes des populations. Cela par rapport à tous les défis qui l’attendent au Sénégal et en Afrique subsaharienne.
La question de la mobilité des médecins par rapport à la périphérie est aussi une question d’actualité. «Mais je crois qu’avec l’avènement des jeunes qui se spécialisent de plus en plus, la volonté de l’autorité qui essaie d’accompagner à travers des bourses de spécialisation également, toutes les institutions qui accompagnent la spécialisation, nous sommes aujourd’hui capables de former en quantité les spécialisations dont nous avons besoin. Et c’est le but. Nous pouvons dire qu’il y a une ressource humaine qui est là et qui doit accepter d’être déployée partout dans le territoire national où le besoin se fera sentir et là, nous sommes capables de le faire et nous le ferons».
Des propos tenus par Mbaye Sène, Président du Collectif des médecins, pharmaciens, chirurgiens-dentistes en spécialisation (Comes).
Pour lui, il faut que le produit fini qui est formé à Dakar ou dans une autre institution de santé régionale, à la fin de sa formation, puisse accepter d’aller répondre là où le besoin se fait sentir. Nous sommes très conscients des recommandations du représentant du ministère de l’Enseignement supérieur.
Mbaye Sène s’exprimait lors des premières journées scientifiques du Collectif des médecins pharmaciens, chirurgiens-dentistes en spécialisation au Sénégal. Le thème principal portait sur le syndrome métabolique, syndrome de toutes les spécialités, est une affection qui touche presque toutes les spécialités en médecine. «C’est pourquoi nous l’avons retenu pour demander à tous nos collègues en spécialisation de venir partager avec nous les études qu’ils ont menées dans leurs hôpitaux ou services respectifs. Il s’agit pour nous d’un challenge d’autant que c’est de notre première activité scientifique de ce genre et cela a été l’occasion d’avoir des communications scientifiques de haute facture provenant des diplômés en spécialisation», a précisé M. Sène.
S’agissant de la fuite des cerveaux, l’État est en train de dérouler une politique, selon le président qui note que «les autorités doivent réagir. Il s’agit de mettre les Sénégalais dans de meilleures conditions».
Et pour Mbaye Sène, «nous n’aimerions pas quitter notre pays pour l’Europe. Si on le fait, j’imagine, ce n’est pas un choix premier. Peut-être, il y a des conditions qui poussent des collègues médecins à aller à l’étranger».
Il invite ainsi les politiques de les mettre à l’aise. «C’est d’abord le matériel, l’environnement et après, c’est le salaire et les privilèges. Nous demandons d’être mis dans de bonnes conditions et d’être recrutés. Parce qu’il y a aujourd’hui des médecins spécialistes en attente de recrutement qui demandent un minimum de confort, s’il y en a. Nous appelons tout le monde à un esprit patriotique, de citoyenneté et savoir que ce que nous avons de plus cher c’est notre pays, nos populations», conclut le président du Comes.