Démocratie en Afrique : Le Sénégal quitte le top 10

La dictature rampante dénoncée par la société civile et les acteurs politiques au Sénégal semble se confirmer à travers des études. Deux classements de référence, publiés en Mars et cités par JeuneAfrique, mettent le Sénégal de Macky Sall dans la zone orange. L’un d’eux éjecte même le Sénégal hors des 10 premières places en matière de liberté et de démocratie.
Dans son classement Democracy Index, The Economist intelligence Unit (Eiu), le bureau de recherche indépendant du journal The Economist, met l’Ile Maurice, le Cap Vert ou le Botswana sur le Podium. « Ni le Sénégal (86è mondial) ni le Bénin ne figurent plus dans le top 10 africain du Democracy index, malgré leur longue réputation d’ouverture, de liberté d’expression (…) et d’alternances démocratiques », souligne JeuneAfrique. Le Sénégal, placé derrière Madagascar (85é), est devancé également par le Ghana, la Tunisie, la Namibie le Lesotho ou le Malawi.
Autre classement, celui de Freedom house, un think thank américain. Ici, c’est le Cap Vert qui mène la danse. Quant au Sénégal, avec ses 71 points, il ne fait plus partie des pays ‘’libres’’, après avoir perdu 7 points entre 2017 et 2020. Dans ce classement, Dakar appartient désormais à la catégorie des ‘’partiellement libres’’.
Même si les points affectés et les positions accordés diffèrent entre ces deux classements, il y a une constance : le recul du Sénégal en matière démocratique depuis quelques années. Elections contestées, principaux opposants emprisonnés ou éliminés par le filtre du parrainage, réduction de l’opposition à sa plus simple expression (transhumance de Idy)… « La présidentielle de 2019 n’est pas à prendre en compte du point de vue de la répartition des forces sur le champ politique », déclarait récemment le Dr en Science politique à l’Ugb Maurice Soudiek Dione.
A cela s’ajoutent la pression exercée sur les activistes fréquemment envoyés derrière les barreaux, une presse embarquée, des velléités liberticides à propos des réseaux sociaux. Sans oublié la terreur installée dans le camp présidentiel au sujet du 3ème mandat et une impunité quasi-totale pour le partisan du chef de l’Etat Macky Sall, grâce (ou à cause) à une justice aux ordres.
Par ailleurs, ce classement qui ne prend pas en compte l’affaire Sonko-Adji Sarr et ses ramifications politico-sociales (14 personnes tuées dans les manifestations et des arrestations tous azimuts). Ce qui aurait sans doute placé le Sénégal encore loin derrière.

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