Rendu célèbre par son rutilant «adiyah» à Cheikh Béthio Thioune en 2007 (il avait offert une Mercedes MayBach 0 kilomètre de 122 millions de francs Cfa au guide des Thiantacounes), le businessman Mor Tall est dans de beaux draps.
Placé en garde à vue depuis la semaine dernière à la brigade de gendarmerie de Thiong, il a été déféré, ce lundi matin, au parquet pour dénonciation calomnieuse, abus de confiance, escroquerie et outrage au commandant de brigade dans l’exercice de ses fonctions.
D’après une source de Seneweb proche du dossier, le mis en cause avait passé une commande de conteneurs de sachets auprès du Libanais Rachid Bouyous, qui tient une société d’import et export sise à Rebeuss (près du stade Assane Diouf), avant de se retourner contre son fournisseur pour l’accuser de blanchiment d’argent.
En effet, il s’est présenté mercredi dernier à la brigade de Thiong pour dénoncer les termes du contrat qui le lie à Rachid. Selon lui, une marchandise qui devait valoir, dans les normes, 69 millions de francs Cfa, le Libanais la lui propose à 15 millions de francs Cfa. Tall, qui a trouvé les prix de Rachid trop bas, est ainsi allé alerter la gendarmerie, en leur donnant des indications claires concernant trois coffres-forts qui contiendraient, selon lui, plusieurs milliards blanchis.
Munis d’un mandat de perquisition, le Gign et la Section de recherches ont été dépêchés à la société du Libanais. Après une fouille minutieuse des lieux, deux coffres ont été trouvés et trois employés (deux Libanais et un Sénégalais) ont été arrêtés. Rachid, qui ne se trouvait pas sur les lieux, s’est présenté à la brigade le lendemain avec son avocat.
Interrogé sur les 100 millions de francs Cfa trouvés dans les deux coffres (90 millions en espèces et des chèques), Rachid Bouyous déclare que l’argent provient de ses filiales sises au Ghana et en Chine.
Les deux coffres et l’argent lui ont été restitués. Le sieur Mor Tall, lui, a été déféré ce lundi, pour répondre aux chefs d’accusation de dénonciation calomnieuse, abus de confiance, escroquerie et outrage au commandant de brigade dans l’exercice de ses fonctions.