Déplorant la lenteur de la procédure d’escroquerie qu’il a subie : Doudou Sanghotte s’introduit sans autorisation dans le bureau du juge et l’attaque

Plus téméraire que Doudou Sanghotte, ça n’existe pas. Ce sexagénaire qui juge lente la procédure d’escroquerie qu’il a subie s’est introduit sans permission dans le bureau du juge d’instruction en charge de son dossier avant de le traiter de tous les noms. Pour ces faits d’outrage à magistrat, il a écopé de six mois assortis du sursis après sa détention provisoire de 5 jours. 

Âgé de 63 ans, Doudou Sanghotte est appelé à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar pour outrage à magistrat. Ce dernier, victime d’escroquerie, s’est introduit sans permission dans le bureau du juge d’instruction en charge de son dossier. Grugé de 2.000.000 de francs CFA, il a estimé que la procédure est trop lente. Ivre de colère, Doudou Sanghotte s’en est pris au magistrat en le traitant de tous les noms. Outré, celui-ci le traduit en justice.

Face aux juges des flagrants délits de Dakar, il a reconnu les faits. Tentant de se justifier, il a dit avoir agi ainsi parce qu’il a perdu espoir. Il confie que l’attitude du magistrat instructeur l’a mis hors de lui. « Il était sec et froid avec moi. Je reconnais que je me suis emporté. C’est ma nature. J’ai un fort tempérament », a-t-il avoué. « Déjà tu entres dans le bureau d’une personne sans y être invité après tu souhaites être traité correctement. Le respect se mérite. Il faut respecter cette institution », lui a reproché l’une des assesseurs.

Ne mesurant pas la gravité de son acte, le prévenu qui a enseigné dans six régions du Sénégal s’est énervé, coupant parfois son vis à vis. Un comportement qu’a déploré le juge qui l’a rappelé à l’ordre : « tu tiens le même comportement devant nous. Il faut respecter les magistrats. On ne te doit que 2 millions de francs CFA. C’est vrai c’est ton argent. Mais les gens à qui on doit 100 millions de francs CFA, que vont-ils faire ?  ». Face à cette remarque, il fait amende honorable avant d’être sermonné par le maître des poursuites. Celui-ci rappelle que le prévenu a même refusé de retirer ses propos devant les magistrats. Doudou Sanghotte lui arrache une nouvelle fois la parole et renseigne : «devant les enquêteurs, il m’a traité comme un enfant. Il m’a humilié en m’intimant l’ordre de me lever et de m’asseoir plusieurs fois».

«Sais-tu la peine que tu encours pour le délit pour lequel tu comparais ? », lui a demandé le substitut du procureur de la République. Le Doudou a  répondu  par la négative. « Tu risques 1 mois à 2 ans ferme de prison. Ce qui peut conduire à ta radiation de la fonction publique ». Cette réponse a fait sursauter Doudou Sangotte choqué, il marmonne « aouzou Bilahi mina sheytanil radjim ». Son père, malgré son âge avancé à voulu prendre la parole. Mais le juge s’en est opposé: « il faut lui dire la vérité. Ce comportement ne peut lui causer que des ennuis. Il doit se calmer ».

A la suite du représentant du ministère public qui a requis l’application de la loi, le prévenu a réitéré ses excuses au tribunal et à la société. Il a été reconnu coupable d’outrage à magistrat. Il a écopé d’une peine de 6 mois assortis du sursis. Même s’il recouvre la liberté, à cause de son acte, il a flirté pendant 5 jours, avec les affres de l’incarcération.

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