« Aucune force, si puissante soit-elle, ne peut maitriser la colère incompressible d’un peuple spolié et longtemps martyrisé »
Le dimanche 24 Février 2019, les Sénégalais ont été appelés aux urnes pour choisir leur futur Président de la République. Ils se sont massivement rendus dans les différents lieux et bureaux de vote pour manifester leur claire volonté de sacrifier à leurs devoirs civiques inaliénables. Et, à part quelques irrégularités qui n’ont en rien entaché de manière notable la sincérité du scrutin, l’élection s’est déroulée dans un calme qui a démontré à suffisance la maturité de notre peuple.
Alors que les différents états-majors procédaient à la compilation des données envoyées par leurs représentants, voilà que le sieur Mohamed Boune Abdallah Dionne prononce, annonce et confirme, à travers les médias d’Etat toujours complaisants et complices des autorités, la victoire et surtout la réélection au premier tour de son candidat avec un taux fluctuant entre 54% en ouolof et 57% en français. Ou se trouve la vérité ? Et quand la vérité se cherche, le mensonge qui rôde autour en profite pour s’installer et vouloir s’imposer.
En acceptant d’aller au charbon pour s’acquitter de cette mission dégradante et ingrate, le sieur Boune Abdallah Dionne ne fait que confirmer le profil d’une personne veule, d’un factotum servile et d’un séide sans personnalité ni caractère. Tout le monde est d’accord pour reconnaitre que jamais dans son histoire le Sénégal n’a eu un Premier aussi insignifiant, inexistant et d’une incompétence affligeante.
L’acte posé par Boune Abdallah Dionne est d’autant plus grave qu’il a, en toute connaissance de cause, violé une loi de la République, en l’occurrence le code électoral dont il est tenu d’observer et de faire observer les dispositions. Il est utile de préciser que le processus électoral comporte deux phases ; une première qui concerne l’organisation technique qui relève du ministère de l’Intérieur et une seconde relative à la compilation et à la proclamation des résultats d’abord provisoires par la Commission nationale, ensuite définitifs par le Conseil constitutionnel dont il ne faut rien attendre qui puisse aller à l’encontre des desiderata de leur mentor. En prenant l’initiative de donner des résultats qu’aucun des organes habilités n’a proclamés, le sieur Boune Abdallah Dionne s’engage dans une voie non seulement aventureuse et très hasardeuse mais très dangereuse pour la stabilité de notre pays qui se passerait volontiers de pyromanes. Lui et son candidat qui a la très désagréable propension à ne jamais mener un combat frontal, espèrent et croient fermement pouvoir violer la loi impunément et imposer leur éventuelle forfaiture à tout un peuple ; et la seule explication d’une telle assurance et d’une telle confiance est le soutien promis par des amis de l’Hexagone qui ont déjà mis à contribution leurs relais médiatiques et leurs officines occultes pour une grande entreprise de désinformation et d’intoxication.
Les résultats annoncés seraient préfabriqués, et l’audace de les publier nuitamment à travers les médias d’Etat, repose sur l’assurance qu’ils ont de pouvoir bénéficier du soutien des forces de défense et de sécurité qu’ils pourront mettre à contribution. Ces dernières auraient été surarmées pour tuer dans l’œuf et éventuellement réprimer violemment toute velléité de contestation populaire. Je le dis et le réaffirme comme je l’ai toujours dit et réaffirmé, aucune force, si puissante soit-elle, ne peut maitriser la colère incompressible d’un peuple en colère. L’histoire abonde d’exemples illustratifs de mes propos. Aussi, comme je n’ai eu de cesse de le seriner chaque fois que j’en ai l’opportunité, lancé-je un appel fraternel, patriotique et citoyen aux forces de défense et de sécurité, pour qu’elles adoptent en toutes circonstances, une posture républicaine et qu’elles se mettent toujours au service exclusif du peuple souverain délégateur de tous les pouvoirs et de toutes les légitimités.
Les forces de défense et de sécurité qui ne sont point des ignares, savent en leur âme et conscience que les autorités de ce pays ont pris sur elles la lourde responsabilité d’enfreindre volontairement et manifestement les lois de la République et de mettre, ainsi, en péril l’unité et la cohésion nationale mais aussi la paix sociale et la tranquillité publique. Vous êtes la grande muette et non la grande mouette comme veulent vous considérer certains politiciens de petite envergure qui, à longueur de discours et à tort et à travers, ne cessent de dire que force restera à la loi, en pensant pouvoir vous faire exécuter n’importe quel ordre. Ils ignorent tout de votre fierté, de votre noblesse, de votre dignité, de votre sens élevé de l’honneur et du respect que vous avez pour votre peuple, ce vaillant peuple dont vous êtes issus et qui vous manifestera toujours sa reconnaissance pour tous les sacrifices incommensurables et inimaginables consentis pour le défendre. Gardez-vous d’humilier ce peuple. Il vous faut comprendre que quand l’oppression est légalisée, la révolte devient légitime. En ces heures graves de l’existence de notre nation, vous avez l’obligation d’assumer les responsabilités historiques que vous impose votre devoir patriotique.
Quant à vous braves magistrats, il faut reconnaitre et accepter que le sieur Mohamed Boune Abdallah Dionne vous a infligé une gifle retentissante en violant allègrement la loi et en ignorant superbement vos prérogatives dans le processus électoral. Les tenants du pouvoir actuel pensent que tous les magistrats sont d’une docilité et d’une servilité qui les rendent malléables et corvéables à souhait. Il vous appartient de relever le défi public qu’ils vous ont lancé. Votre dignité ne doit souffrir d’aucune agression encore moins de quelque condescendance de la part d’un quelconque politicard.
Chers compatriotes, l’heure est grave ; nous sommes tous interpellés. Ce ‘est point une affaire des seuls opposants, le peuple dans toutes ses composantes (femmes, jeunes, étudiants, acteurs économiques, artistes, enseignants, militaires et paramilitaires, chefs religieux, troisième âge etc…) doit s’impliquer. Et il s’agira d’être prêt à consentir tous les sacrifices nécessaires pour que la vérité des urnes soit respectée ; et le sacrifice on le fait ou on le fuit. Acceptons et engageons-nous à le faire.
Quant au Président sortant Macky SALL, je lui demande, au nom du respect qu’il doit à son peuple, de rester au pays comme les autres candidats et d’attendre stoïquement la proclamation des résultats. Les Sénégalais ne sont pas des écervelés ; si les résultats authentifiés des procès-verbaux le donnent vainqueur au premier tour sans contestations sérieuses des autres candidats, ces derniers à l’unisson avec le reste du peuple le féliciteront avec fair-play. Par contre s’il refuse de reconnaitre sa défaite et décide de confisquer les suffrages des Sénégalais, il provoquera des troubles d’une gravité extrêmes dont il sera seul à en assumer l’entière et totale responsabilité
Le prochain Président de la République devra comprendre que, désormais, rien ne sera plus comme avant, les Sénégalais ont décidé de prendre leur destin en main.
« LE POUVOIR AU PEUPLE, LES SERVITUDES AUX GOUVERNANTS »
Dakar le 25 Février 2019 Boubacar SADIO
Commissaire divisionnaire de police
De classe exceptionnelle à la retraite.
Monsieur Boubacar Sadio, vous avez omis d’indiquer que l’opposition déclarait qu’il y avait un second tour. Que voulez vous. Que tout le monde se taise et retienne ce monologue. Non.
La CEDA est là et les résultats vérifiables seront proclamés.