La question de l’emploi des jeunes en Afrique est une problématique préoccupante pour nos jeunes États. Et ce, depuis trois décennies déjà, malgré les nombreuses politiques publiques mises en œuvre pour résorber le phénomène de chômage.
C’est ainsi que l’Union démocratique des travailleurs du Sénégal (Udts), centrale syndicale basée à Pikine, aborde la question et propose des solutions. Pour l’Union démocratique des travailleurs du Sénégal, la problématique de l’employabilité des jeunes se pose avec acuité. Avec des jeunes délégués syndicaux, camarades venus du Mali, de la Guinée, du Niger, de la Tunisie et du Bénin, les membres de l’Udts ont échangé sur la problématique. C’était au cours d’un atelier de partages et d’échanges d’expériences pratiques qu’ils ont organisé, dans le cadre du programme «Théorie du changement», en partenariat avec la Confédération syndicale internationale des Pays-Bas, plus connue en anglais sous le pseudonyme de «Cnv international».
Ce programme est basé sur trois piliers que sont la recherche, le renforcement de capacités à travers la formation et le plaidoyer. «Le chômage des jeunes se pose avec acuité. C’est une bombe à retardement pour les pays africains, eu égard à l’immigration clandestine, l’exode rural…, autant de choses qui constituent une source d’instabilité pour nos emplois», regrette Moussa Diop.
Plus d’un jeune sur 3 en Afrique subsaharienne a pensé à émigrer en 2015 à cause de la pauvreté, soit l’équivalent de 38%, selon un rapport de l’Oit
Selon le coordonnateur des programmes de l’Udts, si nos États ne mettent pas en place des politiques d’emplois viables, tous leurs efforts dans ce sens vont tomber à l’eau. Faisant toujours le diagnostic de la situation du chômage, il regrette la faiblesse du budget alloué à l’employabilité des jeunes au Sénégal, par exemple. «Au Sénégal, le budget alloué à l’emploi des jeunes est faible. Il est à moins de 1% du budget national pour l’ensemble des politiques et programmes. Il y a aussi la formation qui est très théorique», ajoute-t-il.
Conséquence de cette situation, plus d’un jeune sur 3 en Afrique subsaharienne a pensé à émigrer en 2015 du fait de la pauvreté soit l’équivalent de 38%, selon un rapport de l’Organisation internationale du travail (Oit). Un chiffre inquiétant qui mérite des réponses concrètes.
À les en croire, cette situation peut être pourtant relevée. Pour la responsable des femmes de la Cnv international, Nichole Mathot, la première chose à régler c’est le blocage du dialogue social au sein des entreprises qui, aujourd’hui, plombe leur fonctionnement avec des crises qui pourraient être évitées. Pour la seconde chose à régler, d’après Moussa Diop de l’Udts, «il faut aussi augmenter les finances allouées aux entreprises en charge de l’employabilité des jeunes et revoir le système de formation pour permettre aux jeunes d’être opérationnels sur le marché de l’emploi dès le cycle moyen.»