Personne ne l’aurait cru, il y a une décennie. Les plages de Mbour étaient rasées avec un sable blanche avaient vendu la destination de Mbour et de la Petite Côte. L’âge d’or du tourisme est passé. Et, les plages plongent dans l’insalubrité. Les déchets sont visibles çà et là. L’environnement n’est plus propice à la flânerie, au bain de soleil, aux évasions. Aussi incroyable que cela puisse paraître, la bordure de la mer est en passe d’être une décharge.
“Les causes sont multiples, il y a des ordures qui viennent dans le quartier de Mbour Maure et d’autres qui viennent des quartiers environnants notamment ceux situés dans la périphérie du port de pêche », explique Malamine Fall, Président du Conseil communal de la jeunesse de Mbour.
Mais ce sont surtout les activités connexes de la pêche, la vente de poisson, leur conditionnement, et des personnes qui vendent d’autres marchandises qui font que ce site génère des déchets.
« Le port génère beaucoup d’ordures avec le marché à côté. Toutes les activités commerciales et les ménages à côté produisent des tonnes d’ordures par jour. Et, si toutes ses ordures sont déversées dans la mer, nos plages seront des décharges”, explique Malamine Fall, président Conseil communal de la jeunesse de Mbour, agent à la mairie de Mbour.
Cette problématique a été passée au peigne fin lors d’un forum organisé au quartier Mbour Maure. Certains ont invoqué le manque de poubelles publiques.
« Nous n’avons pas où déposer nos ordures. Nous ne pouvons pas cohabiter avec les déchets donc la nuit tombée, nous les déposons tout simplement à la plage », se dédouanent certains.
Alors que d’autres pointent du doigt le fait que les camions de collecte de déchets ne desservent pas le quartier Mbour Maure.
“Le camion benne qui ramasse les ordures ne vient pas jusque dans notre quartier. Quand on attend le klaxon de sa présence au loin avant même que nous ne sortions nos ordures, il quitte pour aller ailleurs”, avancent les dames du quartier de Mbour Maure.
Des initiatives enclenchées pour sauver les plages
Durant cette période d’hivernage, une odeur nauséabonde se dégage des amas de déchets. Pire en ces temps de forte canicule, il est quasi difficile voire impossible aux riverains qui longent la plage de sortir prendre l’air au risque de se faire dévorer par les moustiques.
La dégradation du cadre a inspiré des initiatives pour sa restauration. Le Projet ‘’ Plages vivantes de Mbour’’ a vu le jour pour sauver cet écosystème.
” Le projet ‘’ Plages Vivantes de Mbour a été mis en place pour permettre à la population de profiter de ses endroits pour la baignade, pour les promenades ou pour d’autres activités de loisirs. Certains loisirs sont réservés uniquement à des zones touristiques comme Saly. Pourquoi ce qui se passe à Saly ne pourrait pas se faire au niveau de Mbour Maure, Mbour Serère, à Golf ou à Tefess ? Nos enfants ont droit à des loisirs, il nous appartient, nous en tant que communautés de nous organiser et de fédérer nos moyens pour y arriver”, argumente M. Fall.
La sauvegarde de cet écosystème est une urgence. Les agents de la mairie, des Eaux et Forêts, des universitaires, entre autres acteurs, ont uni leurs forces pour restaurer les plages. D’ailleurs, le professeur Ngom a montré la voie à suivre lors d’un forum où il était question de l’aménagement des plages pour en faire des ‘’ Plages vivantes’’.
Le Pr Ngom, enseigne à l’Ucad, a donné des pistes de valorisation des côtes.
La municipalité pour sa part promet d’apporter un début de solution aux préoccupations des populations qui vivent à côté des plages. Elle va revoir le circuit de ramassage des ordures avec la Sonaged pour arriver à desservir tous les quartiers.
La population invite la municipalité à mieux s’approcher des ménages qui habitent loin afin de leur permettre de sortir leurs ordures à temps.
“Il faut aussi et surtout que nos concitoyens soient sensibilisés afin qu’ils sachent que la mer n’est pas un dépotoir d’ordures. Cela est valable pour les ménages mais aussi pour nos parents pêcheurs”, dénonce Malamine Fall.
Assane Ndione, coordonnateur du projet ”Plages Vivantes de Mbour” a révélé que l’initiative est portée par trois organisations. Il s’agit de Copem (coordination des pairs éducateurs de Mbour), le grand Degloo et Cadd.
« C’est un projet qui vise à améliorer l’environnement des plages et va rendre aux plages de Mbour leur splendeur d’antan afin d’obtenir de véritables plages vivantes », raconte Assane Ndione.
Harmonisation dans les interventions
Le temps de ramer dans la même direction a sonné. Plusieurs organisations s’activent soit dans la restauration des plages soit dans leur restauration. Le projet vise à créer un cadre fédérateur d’actions.
” Il n’y a pas mal de structures qui travaillent pour la protection des plages mais leurs actions ne sont pas coordonnées. Maintenant le projet vise par à créer un cadre pour que ses structures puissent travailler en synergie pour le bien-être des populations. L’insalubrité crée beaucoup de nuisances aux populations”, ajoute Assane Ndione.
Un comité de surveillance sera mis en place dans les quartiers qui longent les plages afin d’interdire aux gens de déposer leurs déchets sur la plage.