Des secousses menacent la case de Macky

L’Alliance pour la République (Apr), parti au pouvoir, est certainement minée par une crise interne sans oublier des guerres de leadership dans plusieurs localités du pays. Si cela reste un secret de polichinelle, l’autre vérité est la vague de frustrations qui mine la formation du Président Macky Sall, au point de faire dire à certains interlocuteurs de Tribune que des démissions en masse ne sont pas à écarter.

Depuis sa création en 2008, l’Alliance pour la République (Apr) a vu de nombreuses adhésions à un moment où son leader Macky Sall était considéré comme une personnalité politique non fréquentable. Et pour cause, nous étions seulement à un an après la réélection du Président Abdoulaye Wade pour son second mandat. Malgré tout, ils ont été nombreux, hommes, femmes et jeunes à croire à celui qui a été Premier ministre du pape du Sopi de 2004 à 2008. La suite est connue de tout le monde. Quatre ans après, celui qui était infréquentable allait devenir le nouveau locataire du Palais de la République. Seulement, de 2012 à nos jours, le temps, beaucoup de temps s’est écoulé.

Et ils sont nombreux à n’avoir jamais goûté au gâteau. Eux, ce sont des apéristes authentiques pour ne pas dire de lait, qui cherchent encore le bout du tunnel. Visiblement placés à la périphérie de la sphère périphérique de la gestion des affaires, ils n’ont jamais été nommés à un quelconque poste de responsabilité, fut-il secondaire. Aussi, avec la réélection de leur mentor lors de la présidentielle de février 2019, ils ne trouvent pas encore l’opportunité de pouvoir le voir, lui serrer la main, lui parler de leurs doléances. «À vrai, ce n’est le même Macky Sall que nous avions rejoint lorsque nous étions dans l’opposition. Nous avons fait énormément de sacrifices. Certains d’entre nous ont tout perdu pour ne pas dire ont sacrifié leur carrière, leur vies pour en faire le Président de la République», dit Abdel Ndiaye, sur un ton dépité.

Rappelant qu’il a rejoint l’Apr en 2010, selon lui, ils sont nombreux à se retrouver dans une situation encombrante et cherchent à tirer le diable par le bout du poil de la queue. Des propos confortés par un responsable bien connu dans les rangs du parti au pouvoir. «Je suis un cadre dans le parti et pourtant, je ne siège pas au Secrétariat exécutif national. Je n’ai jamais été nommé à un quelconque poste. Je n’ai jamais rien reçu et nous sommes nombreux à être dans cette situation. Cette situation est incompréhensible si l’on voit le traitement réservé à des transhumants. Notre leader manque réellement de reconnaissance», tranche-t-il. Un autre responsable contacté par Tribune abonde dans le même sens.

«L’Apr est un clan réservé. Le Président Macky Sall a trahi un nombre important de ses premiers compagnons. On ne peut même pas être chargé de mission là où des transhumants deviennent des ministres de la République, des directeurs généraux, présidents de Conseils d’administration où siègent même au Haut conseil des collectivités territoriales». Selon lui, il faudra s’attendre à une levée de boucliers dans les prochains jours sinon à une vague de démissions.

Last but no least, nos différents interlocuteurs annoncent qu’ils ont déjà tenu plusieurs réunions pour voir la meilleure formule à mettre en branle pour se faire entendre, réintégrer les rangs ou tout simplement déposer leurs baluchons ailleurs, loin du parti au pouvoir. Il faut cependant rappeler que le Président Macky Sall, président de l’Alliance pour la République (Apr), a reçu dernièrement au Palais quelques-uns de ses anciens compagnons de lutte et nommé de nouveaux membres du Secrétariat national dont Cheikh Omar Hanne ministre de l’Enseignement supérieur de la recherche et de l’innovation. No comment !

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