Par Younoussa BALDÉ
«Toute chose qui n’a pas de contraire, n’a pas son sens d’exister», disent les philosophes. Si la vie a un sens c’est parce qu’il y a la mort. Tout individu qui meurt souhaite être enterré selon sa religion et dans un endroit sûr. Le cimetière est la dernière demeure de toute personne.
Mais à Pikine (Banlieue de Dakar), enterrer un mort devient de plus en plus difficile. Pour cause, les cimetières sont pleins. Que ce soit le cimetière de Thiaroye sur mer, le cimetière sis à Djeddah Thiaroye Kao, à Yeumbeul Sud, ou encore le cimetière de Pikine-Ouest, tous sont pleins. En tout cas, c’est le cas du cimetière de Pikine, dont une grande partie est aussi inondée pendant l’hivernage.
Toute chose qui fait que le maire de Pikine, Abdoulaye Timbo, avait sollicité le déclassement de quelques hectares de terre dans la forêt classée de Mbao, pour y ériger un cimetière départemental réservé aux musulmans et aux chrétiens, avec toutes les commodités requises. Le Président Macky Sall avait promis 10 ha. Mais, plus de deux ans après, rien. L’attente devient longue. Le désespoir s’installe. La démographie augmente et les difficultés liées à l’inhumation des morts montent crescendo.
L’Union départementale des délégués de quartiers de Pikine a tenu un point de presse dans la salle de délibération de la mairie de Ville de Pikine, pour rappeler au président de la République sa promesse. «Le président nous avait promis le déclassement de 10 hectares dans la forêt de Mbao. Nous lui demandons de matérialiser son engagement, car l’heure est grave à Pikine. Nos cimetières sont pleins. D’autres sont inondés pendant la saison des pluies. Nous voulons des cimetières pour les musulmans et pour les chrétiens. Le cimetière est la dernière résidence de tout individu», souligne El H. Mamadou Wade. Les délégués de quartiers du département de Pikine encouragent le Président Sall à signer le décret dans ce sens.