Pour fixer la date de la présidentielle, Macky Sall a opté pour le dialogue. Des échanges qui se tiendront à partir de ce lundi, a-t-il annoncé, et qui doivent réunir l’ensemble de la classe politique. Toutefois, 16 des candidats à la présidentielle n’y seront pas. Selon ces derniers, si un dialogue doit se tenir, cela devrait être entre le président Macky Sall et les 19 candidats déjà validés par le Conseil Constitutionnel.
Pour Déthié Fall, membre du FC25, l’objectif visé par le Chef de l’Etat en convoquant ce dialogue est de diviser l’opposition. Face à la presse ce vendredi, il déclare : « l’invite que vous (Macky Sall) leur (candidats) faites aujourd’hui, c’est de vous positionner en arbitre devant un spectacle d’opposants qui s’opposent devant vous et dans votre palais ». Un piège que le leader du Parti Républicain pour le Progrès (PRP) compte éviter avec ses semblables car il s’agira de donner le prétexte à Macky Sall de se maintenir au pouvoir. « Nous ne sommes pas de ce niveau-là. Et jamais nous ne descendrons à ce niveau. Nous avons beaucoup de respect pour tous les opposants. Et ce n’est pas au moment de votre départ que vous allez opposer les opposants. Les positions sont claires, nettement définies par chaque groupe et par chaque candidat qu’il soit retenu, spolié ou exclu du processus électoral. Il est hors de question de nous réunir pour acter nos divergences et trouver une porte pour vous maintenir », a poursuivi l’ex-membre du parti Rewmi.
Commentant la sortie médiatique d’hier du président Macky Sall, M. Fall décrit un président qui « n’a jamais été aussi étroit dans son costume sur mesure en nous tenant un discours sans mesure alors que la mesure qui était attendue était de fixer la date de la présidentielle à la suite de la décision du conseil constitutionnel ». Ses réponses aux journalistes de Seneweb, Rts, Iradio et Soleil qu’il qualifie de « dilatoire » révèlent selon le leader du PRP une nette volonté de Macky de se maintenir au pouvoir. « Il nous dit qu’il ne compte pas démissionner d’ici à la fin de son mandat et par conséquent, il ferme la porte de la succession par le président de l’Assemblée nationale. Au même moment, il nous rappelle l’article 36-2 de la Constitution qui dit que le président de la République doit rester en fonction jusqu’à l’installation de son successeur. Une autre manière de s’adresser aux Sénégalais et de nous faire comprendre qu’on n’a pas le choix. »