Les Togolaises Ablavi Justine Degbetvhe et sa tante Akuavi Degbetse peuvent être qualifiées comme des criminelles qui n’hésiteront pas à ôter la vie, au regard des violences et dommages qu’elles ont causé au préjudice de deux jeunes talibés. Si elles allaient un peu plus loin dans leurs actes atroces, elles allaient comparaître devant la juridiction la plus répressive à savoir la chambre criminelle. Ces deux femmes, pour disent-elles corriger ces enfants fragiles et sans protection qui ont escaladé le mur de leur domicile, ont utilisé les méthodes les plus extrêmes. Car, tandis que la tante étranglait et malmenait l’un, la nièce a eu le toupet d’ébouillanter l’autre avec de l’eau chaude. Irrité par ces actes monstrueux exercés sur ses disciples, le maître coranique les a traduits en justice.
Ainsi pour des faits de coups et blessures volontaires ayant entraîné une incapacité temporaire de travail de 15 jours et de violence et voie de fait, Ablavi Justine Degbetvhe et sa tante Akuavi Degbetse ont fait face au juge des flagrants délits de Dakar. À la barre, les prévenues ont reconnu les faits qui leur sont reprochés. Pour se défendre, la tante, âgée de 54 ans, qui a pris la parole en premier, argue que les enfants ont chié dans sa maison. Toutefois, elle déclare n’avoir pas étranglé le petit mais l’a juste attrapé par le col.
Par contre, sa nièce Ablavi, née en 2002, a reconnu avoir versé de l’eau chaude sur l’un des enfants, Ibrahima Boiro, âgé seulement de 8 ans. «J’étais dans la cuisine quand j’ai entendu les enfants escalader le mur et entrer dans la maison. Ils ont d’ailleurs l’habitude de le faire pour faire caca dans notre maison. Ainsi, j’ai prévenu ma tante et celle-ci a attrapé l’un d’eux par derrière. C’est en les chassant que j’ai versé de l’eau chaude sur l’enfant pour lui infliger une correction afin qu’il ne revienne plus», narre l’étudiante.
Le tuteur des enfants qui s’est constitué partie civile a fini par se désister. Car, informe-t-il, les proches des prévenues sont venus vers eux pour s’excuser et promettre de couvrir les frais médicaux des victimes. Mieux, raconte-t-il, l’époux de Akuavi Degbetse a pris l’engagement de prendre en charge les enfants en commençant par les inscrire à l’école.
Toutes ces promesses n’ont pas empêché le ministère public de les condamner à une peine de 2 ans ferme. Pour le parquetier, les faits sont amplement établis tant dans leur imputabilité que dans leur matérialité. À sa suite, le conseil qui assurait la défense des prévenues a sollicité la clémence du tribunal. Ce dernier, après délibéré, a reconnu Ablavi Justine Degbetvhe et Akuavi Degbetse coupable des faits qui leur sont reprochés avant de les condamner respectivement à des peines de 15 jours ferme et de 3 mois assortie du sursis.