La Journée mondiale du diabète est célébrée le 14 novembre. Il faut noter “que 540 millions de diabétiques sont répartis à travers le monde. On risque d’en arriver à 740 millions de cas, si rien n’est fait d’ici 2030. Et parmi ces malades, trois patients sur quatre vivent dans les pays sous-développés. En Afrique subsaharienne 27 millions de diabétiques et une progression de 129 % en 2045 est notée ». Du moins, selon le professeur Abdoulaye Lèye, diabétologue.
À l’en croire, la spécificité c’est qu’un diabétique sur deux ne sait pas qu’il est diabétique. Et les chiffres ne sont que la face visible de l’iceberg. Le professeur Lèye explique que « cette maladie crée 500 mille morts par an. Une naissance sur 8 est affectée par le diabète alors que moins de 1% des ressources financières destinées aux maladies est réservé à cette pathologie ». S’y ajoute que l’enquête de 2016 montrait que la population âgée de 18 et 69 ans une prévalence de 3,4 %, mais c’était important de noter c’est que cette prévalence montait à 7, 9 ou 7, 8 % dès qu’on dépassait la tranche d’âge de plus de 45 ans ». Il précise donc que c’est une affection qui est liée à l’âge.
Structures dédiées débordées
De façon concrète surtout les structures sanitaires dédiées à la prise en charge du diabète sont débordées depuis longtemps. Et l’illustration la plus parfaite, c’est le taux de fréquentation de Centre de Marc Sankalé. « Un centre de référence où on passe de 10 ; 20 ; 30 à maintenant 2500 cas par an avec des capacités largement dépassées ». Pour dire « malgré la bonne volonté des praticiens, il y a une pression en demande de soins qui est énorme. Et cette même augmentation est constatée dans toutes les autres structures. C’est une affection qui est en nette progression ».
Pour le diabète pédiatrique selon les derniers chiffres on peut compter plus de 1400 enfants diabétiques si on prend en compte toutes les structures sanitaires. Et cela s’explique souvent par la qualité de leur alimentation. Ce sont des sucreries et des aliments qui font qu’augmenter leur poids et les grossir. « Donc il est important qu’un changement de comportement alimentaire soit fait pour réduire les diabètes pédiatriques » explique le professeur Léye.
Une maladie coûteuse
Pour le professeur Maïmouna Ndour Mbaye, directrice du Centre Marc Sankalé , « le diabète est un problème de santé publique. C’est une affection qui est fréquente, coûteuse et malheureusement c’est dans nos pays où il y a moins de ressources que le diabète prend plus d’ampleur. Il peut affecter les yeux, les reins et un plus grand nombre de dialysés souffrent de diabète. Il peut affecter les vaisseaux, les artères et conduire aux amputations. Le diabète constitue la première cause d’amputation non traumatique. C’est une maladie coûteuse, parce que pour l’amputation il faut dépenser 1 million 600 mille de F CFA sans compter les autres soins ».
D’ailleurs, elle explique qu’il est important de sensibiliser cette affection. En dehors de cette sensibilisation poursuivre les efforts de formation, et décentraliser la prise en charge pour l’accès de tous ces patients aux soins. « Il faut aussi innover tout en sachant que quand on lutte contre le diabète on lutte contre l’obésité et l’hypertension artérielle. Il faut savoir que le diabète de type 1 survient chez les enfants et représente 10% et le type 2 concerne les adultes et il est à 85%. 800 enfants diabétiques suivis depuis 2018 jusqu’à nos jours par notre programme qui donne gratuitement l’insuline ». Selon une étude faite par l’Association sénégalaise de soutien et d’assistance aux diabétiques (Assad) sur le diabète de type 1, chaque patient dépense 75 mille F CFA par an rien que pour l’insuline et 900 mille F CFA par an dont les autres analyses. D’ailleurs Baye Oumar Gueye président de ladite association parle d’un fardeau pour les populations d’autant que vivons dans un pays sous-développé où le coût de la vie est très élevé. Selon lui, le diabète progresse à pas de géant au Sénégal et n’épargne aucune catégorie d’âge. Même s’il note des efforts consentis pour la prise en charge des patients, sur le personnel médical, il signale qu’il y a aussi des coins du pays qui ont besoin de spécialistes.