Diaobé va tout droit vers une rareté et une indisponibilité de l’huile de palme et du café Touba dans son marché. C’est le maire Moussa Diao qui a sonné l’alerte au cours d’un Crd présidé dans la capitale du Fouladou par madame la ministre du Commerce, ce mercredi 18 février.
Au sujet du café Touba, «c’est le gouvernement guinéen qui aurait pris la décision de l’exporter directement sur le port Dakar». Une décision qui se justifierait par le fait que «cela permet à l’administration douanière de ce pays frère d’avoir la possibilité de liquider correctement les taxes qui s’imposent en matière d’exportation du café», a fait savoir le premier magistrat de Diaobé-Kabendou, qui dit obtenir ces explications des commerçants qu’il a eu à interpeller sur cette question. Ce changement du circuit commercial du café n’est pas sans conséquences. À ce jour, «il y a un renchérissement du coût de cette marchandise à Diaobé et les clients qui nous venaient jadis de Touba deviennent de plus en plus rares au point que le volume du commerce a beaucoup baissé», se désole le maire Moussa Diao.
Avant d’exprimer, dans la foulée, ces mêmes sentiments de désolation et de regret au sujet du problème d’approvisionnement en huile de palme dont souffre ce marché à vocation sous régionale. Et les causes de la baisse du flux commercial de l’huile de palme sont à chercher dans le fait que «des producteurs de certains pays fournisseurs de ce produit, comme la Côte d’Ivoire, ont décidé de transformer leur huile avant de la vendre. Alors que cette huile nous arrivait auparavant dans des fûts pour être livrée aux commerçants basés à Diaobé». «Ce n’est plus tellement le cas maintenant», a-t-il poursuivi. Non sans alerter que «si l’huile se raréfie, cela va créer des problèmes dans le circuit.»
Un complexe commercial et des magasins : des investissements à perte ?
Dans le cadre de la politique d’accompagnement de l’activité commerciale au niveau de ce marché, «un complexe commercial de 200 cantines et huit gros magasins de stockage de 40m sur 30 sont construits et prêts à être mis en service». «Si on fait de tels investissements dans Diaobé et que le flux de marchandises baisse, vous imaginez que là il y a un problème sérieux. On risque d’aller vers un investissement à perte», a indiqué le maire Moussa Diao la mort dans l’âme.